Le 8 avril 2024, à Marseille, Vanillah Rajah Gopal, propriétaire du restaurant Le Petit Chamarel, a été intronisée disciple d’Escoffier, l’un des plus grands honneurs culinaires. Pour cette Mauricienne, qui est également l’ambassadrice de la cuisine mauricienne en France, cette reconnaissance est une véritable consécration de son dévouement à l’art culinaire.
Vanillah Rajah Gopal, 46 ans, maman d’un fils de 18 ans, rayonne de bonheur. « Je suis extrêmement heureuse d’être désormais disciple d’Escoffier. D’ailleurs, je suis fière de préciser que mon établissement est le seul à Marseille à porter cet honneur. Je suis d’autant plus comblée de pouvoir faire rayonner la cuisine mauricienne en France », confie Vanillah Rajah Gopal.
Depuis l’ouverture de son restaurant le 15 mai 2021, elle met en avant la richesse de la cuisine mauricienne. Au menu : une variété de plats emblématiques, tels que le curry de poulet, le mine frit, le bol renversé, la rougaille saucisses, la daube de poulpe, les lentilles, le briani et bien d’autres encore.
« Dans mon établissement, je propose une cuisine typiquement mauricienne, tout en y ajoutant ma touche personnelle. Ma carte, que je renouvelle toutes les deux semaines, offre une expérience culinaire authentique et riche en saveurs. Mes clients, principalement mauriciens, mais aussi français et d’autres nationalités, apprécient cette diversité », précise-t-elle.
Malgré le succès de ses plats, Vanillah Rajah Gopal, installée en France depuis 25 ans, n’a jamais suivi de formation professionnelle en cuisine. Autodidacte, elle a acquis les bases de cet art culinaire auprès de sa grand-mère. Originaire de Stanley Rose-Hill, elle a grandi avec ses grands-parents, Devi et Samoogon Ramasami. Cependant, c’est sa grand-mère qui a été son mentor et qui lui a transmis sa passion pour la cuisine.
« Quand j’étais jeune, je regardais ma grand-mère cuisiner et j’essayais de reproduire ses recettes. À l’époque, je n’aurais jamais imaginé me lancer dans ce domaine. Dans mon restaurant, j’ai revisité toute la cuisine de ma grand-mère, en y apportant ma touche personnelle. Par exemple, le pain burger façon Vanillah est un pain garni d’une ‘catelesse’, d’ananas grillé et d’une sauce à la menthe, créant ainsi une combinaison de saveurs inédite », raconte-t-elle.
Après avoir terminé ses études secondaires, Vanillah Rajah Gopal décroche un emploi dans le rayon boulangerie d’un supermarché à Beau-Bassin. Par la suite, après son mariage, elle déménage en France avec son époux, où elle travaille comme assistante en maternelle. Cependant, c’est la qualité de ses petits plats, préparés pour ses amis, qui attire l’attention et suscite un engouement auprès de ses proches.
« Mes amies me répétaient sans cesse que je devrais ouvrir mon propre restaurant, tant mes plats étaient appréciés. Mais ce n’est que le 15 décembre 2019 que j’ai finalement concrétisé ce rêve en ouvrant mon restaurant. Malheureusement, quelques mois plus tard, j’ai dû fermer temporairement en raison de la pandémie de COVID-19. Nous avons rouvert nos portes en mai 2021, et aujourd’hui, nous sommes le seul restaurant mauricien à Marseille », explique Vanillah Rajah Gopal avec fierté.
Elle confie que ses compatriotes mauriciens sont ravis de retrouver un petit bout de leur île dans son restaurant et à travers ses plats. « Les clients me font souvent part de leur appréciation pour l’accueil chaleureux que nous leur réservons dans notre établissement. Au son du sega, ils passent un agréable moment lors de leur visite. Je m’investis avec passion et amour, que ce soit dans l’accueil des clients ou dans la préparation des plats. D’ailleurs, je suis une personne positive et j’aime partager ma bonne humeur avec les autres », conclut-elle.
Être disciple d’Escoffier consiste à suivre les enseignements et les principes culinaires instaurés par Auguste Escoffier, un éminent chef français du début du XXe siècle. Escoffier a marqué l’histoire de la gastronomie en introduisant de nouvelles techniques de cuisine et en organisant la profession de chef de façon méthodique. Les disciples d’Escoffier s’engagent généralement à respecter ses normes de qualité, d’organisation et d’excellence en cuisine. Ils peuvent également adhérer à des organisations ou des associations qui perpétuent l’héritage d’Escoffier et favorisent son influence sur la cuisine contemporaine. Être disciple d’Escoffier implique un attachement aux valeurs et à la vision culinaire du chef, ainsi qu’un engagement à faire perdurer son héritage dans le monde de la cuisine.
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