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Indignation synthétique ! Il y a eu mai 68 en France… Il y a eu mai 75 à Maurice

Il y a 41 ans, une génération de jeunes s’indignait dans la rue, sur le pont de Grande-Rivière-Nord- Ouest. Aujourd’hui, les temps ont changé, on s’indigne sur les réseaux sociaux, on ‘like’ ou ‘comment’, parfois sans vraiment en comprendre l’enjeu. Un chômeur sur deux est âgé  entre 16 et 24 ans…  Même si le jeune Callichurn conteste ces chiffres, il est fort à parier qu’il se fait interpeller par nombreux d’entre eux lors de ses visites dans sa circonscription, où des jeunes diplômés en médecine ou finance, résignés, ont retroussé les manches, préférant être utiles auprès des parents dans les plantations. Ne pouvant toujours pas rembourser les dettes du vieux bonhomme auprès des banques commerciales, au risque de voir sa maison être vendue à la barre. Oui, le chômage chez les jeunes s’étale sur cinq chiffres. Ils sont 21 200. Ils parcourent au quotidien les petites annonces des journaux, et à l’ère du numérique, ils sont nombreux certainement à cliquer sur les sites spécialisés dans la recherche d’emploi, qui, soit dit en passant, fleurissent ces jours-ci sur la toile. Ban Ki Moon disait, il y a deux semaines, lors de son passage chez nous que « l’empowerment » des jeunes, est une des clés  pour faire face aux défis du XXIe siècle. Le SG de l’Organisation des Nations unies avait invité les jeunes à « oser défier les leaders et les rendre inconfortables. » On peut prendre comme prétexte que nous avons un gouvernement allergique aux critiques, pour rester dans sa chambre, devant un de ses multiples écrans, à se scandaliser devant les nouveaux salaires de nos dirigeants. Mais on peut aussi choisir de se joindre aux manifestations pacifiques des syndicats qui dénoncent la hausse du chômage et la précarité d’emplois. Ashok, Jane et Reaz en ont fait des manifs, en ont vu des générations défiler. Ils vieillissent en espérant aussi voir des jeunes indignés, donner de la voix dans les manifs pour que la prochaine génération, comme la notre, ait un avenir meilleur. Imaginez que la génération de mai 75 n’avait pas osé. Sans la pression SSR aurait-il établi l’éducation secondaire gratuite ? Quid du droit de vote à 18 ans ? Des acquis que l’on doit à cette génération d’indignée. Consterné. Oui je le suis. Très peu de sujets rassemblent les jeunes aujourd’hui. Ces jours-ci, l’un d’eux est sans doute la dépénalisation du cannabis alors que leurs camarades de classe meurent avec de la drogue synthétique. Pour les autres, il faudra repasser. Bravo le numérique.
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