Indicateurs - BMI Research : «Les projets de l’État auront un impact sur le déficit»

Avec les projets publics d’envergure que réalise le gouvernement et une demande accrue dans le sillage de l’introduction du salaire minimal, les importations seront en hausse. La situation dans laquelle se trouvent les finances du pays risque de se compliquer.

Le déficit du compte courant ira en grandissant en 2018, affirme BMI Research (société faisant partie du groupe Fitch) dans une analyse en date du 4 juillet. D’emblée, les auteurs du document affirment que des projets ont été ajoutés à la longue liste des travaux en cours. Par conséquent, la demande en équipements et en matières premières relatives sera en hausse. Dans l’analyse sont cités les projets suivants : le Metro Express, les travaux d’extension au port, la construction de bâtiments pour l’État, les logements sociaux, l’amélioration du réseau routier, un nouvel hôpital et un port de pêche à Fort William.

L’analyse de BMI Research confirme les estimations de Statistics Mauritius, publiées le 29 juin. Ces données indiquent que la construction sera un des principaux moteurs de l’économie en 2018. La croissance dans ce secteur est estimée à quelque 10 %, contre 7,5 % en 2017. Qui plus est, la part de l’État en termes d’investissements augmentera, passant à 4,9 % du Produit intérieur brut.

L’achat de biens à l’étranger pour concrétiser les projets de développement contribuerait à une hausse dans la facture d’importation, estimée à Rs 193 milliards cette année-ci. Les exportations seraient de Rs 84 milliards. Ce faisant, le déficit commercial passerait à Rs 109 milliards, un nouveau palier record. Le compte courant englobe ces échanges commerciaux et des services. Mais il n’y a pas de quoi s’alarmer, selon les auteurs du rapport. Le déficit croissant du compte courant ne devrait pas avoir d’impact sur notre stabilité externe.

Au niveau des rentrées d’argent par le biais des exportations, la situation est mitigée. Sur le plan négatif, on compte la chute du prix du sucre sur le marché international à la suite d’une surabondance de cette commodité en Europe et dans le monde. D’ailleurs, le prix par tonne de sucre serait inférieur à Rs 10 000 pour la présente coupe. Sur le volet positif, une appréciation de l’euro et de la livre sterling aiderait à atténuer l’étendu du déficit du compte courant.