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Importation de 157 kilos d’héroïne : l’Icac dissèque les biens de Christelle Bibi

Un ordre d’un juge des référés sera nécessaire pour vérifier les comptes bancaires de Christelle Bibi, prête-nom présumée de Peroomal Veeren. Elle s’est offerte, cash, des meubles en teck évalués à Rs 800 000 et installés dans son appartement à Flic-en-Flac.  

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Son magasin à Curepipe ne s’ouvre qu’une fois la semaine, mais Marie Christelle Isabelle Bibi, née Labonne, est riche à millions. Aussitôt qu’elle quittera la clinique où elle est admise depuis la semaine dernière, l’habitante d’Eau-Coulée devra expliquer à l’Independent Commission against Corruption (Icac) la recette de son succès. L’équipe de Navin Beekarry a déjà établi que cette femme de 27 ans rend visite au trafiquant Peroomal Veeren en prison chaque quinzaine et qu’elle a payé cash des meubles en teck évalués à Rs 800 000.

Une demande auprès d’un juge des référés sera faite dans les jours à venir afin que les enquêteurs de l’Icac puissent vérifier ses transactions bancaires. Notamment celles effectuées en faveur d’un ressortissant malgache censé fournir à son magasin des vêtements provenant de la Thaïlande. Aux yeux de l’Icac, le magasin de Christelle Bibi ne serait qu’une couverture pour blanchir l’argent de Peroomal Veeren qui purge 34 ans de servitude pénale pour trafic de drogue. Même s’il est derrière les barreaux, cet ancien agent de sécurité continue de gérer son business. Il a été surpris par des gardiens de la prison, le jeudi 30 mars, alors qu’il passait un appel international.

Documents saisis

Épouse d’un condamné libéré récemment, Christelle Bibi, a été arrêtée par la commission anticorruption il y a quinze jours, tout comme sa tante Annette Gooljaury. Toutes deux sont soupçonnées de gérer une partie des biens de Peroomal Veeren qui est présenté par les autorités comme le cerveau de l’importation des 157 kilos d’héroïne en provenance d’Afrique du Sud, effectuée en mars. Sur la base d’une série de documents saisis chez Annette Gooljaury à Floréal, les enquêteurs ont établi que Christelle Bibi a fait l’acquisition d’un appartement à Flic-en-Flac pour plusieurs millions de roupies.

Les meubles en teck, identiques à ceux retrouvés chez Navind Kistnah, étaient installés dans cet appartement. De même que des équipements informatiques dernier cri que les enquêteurs passent au crible pour retracer les contacts de la jeune femme. Christelle Bibi nie être la propriétaire des lieux. Elle affirme qu’elle loue cet appartement à une proche d’une spécialiste de l’immobilier de la côte Ouest. Comme le veut la procédure, cette personne devra être entendue dans le cadre de l’enquête pour vérifier les dires de la suspecte.

Annette Gooljaury devra elle aussi justifier ses sources de revenus. Gérant un snack à Mahébourg, cette femme de 54 ans a offert à son fils, qui est sans emploi, une Honda Vezel dont elle règle les frais de leasing à chaque fin de mois. Durant son interrogatoire, le fils a dit ne rien savoir des transactions de sa mère.

Lors de son arrestation, Annette Gooljaury avait dit aux enquêteurs de l’Icac qu’elle ne se souvenait pas de son lieu de résidence. Une fois sur place, les enquêteurs ont saisi plusieurs bijoux en or, des ordinateurs portables, 13 cellulaires et des bordereaux d’achat pour l’appartement de Christelle Bibi.

 

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