Guy Rozemont: ses proches réclament «un devoir de mémoire»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10474","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-19064","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Danielle et Serge Aumord"}}]] Danielle et Serge Aumord

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Reconnaissance

« Je n’ai jamais cessé de me documenter sur le parcours, ainsi que sur les réalisations de mon grand-oncle. C’est une personne remarquable possédant un parcours de syndicaliste et d’homme politique exemplaire, qui mérite d’être raconté à tout le monde. Je salue l’auteur Mée P. Rivière, qui a publié l’ouvrage Guy Rozemont, le défenseur des plus démunis, sorti chez Osman Publishing, il y a quelques années. Le bouquin de 136 pages raconte le dévouement de mon oncle pour les démunis et les opprimés », poursuit Danielle Aumord. Notre interlocutrice est toutefois d’avis que l’on ne devrait pas de limiter à un ouvrage littéraire. Danielle Aumord prend appui sur le Memorial Speech prononcé par l’historien Norbert Benoît le 1er mai 2004, en hommage à Guy Rozemont, autour du thème ‘Devoir de mémoire pour un homme d’exception’. Le Memorial Speech évoquait le manque de reconnaissance envers l’homme que fut Guy Rozemont, et que les dépôts de gerbes une fois l’an ne sont pas un devoir authentique envers le tribun. Le pays, fait-elle ressortir, doit tellement à son grand-oncle qu’une simple gerbe sur la tombe de ce dernier une fois l’an est insuffisante pour honorer son dévouement pour le pays. Il faut instruire la jeune génération sur les accomplissements de Guy Rozemont pour l’avancement du pays. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10476","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-19069","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Guy Rozemont"}}]] [row custom_class=""][/row]

Homme exemplaire

Rudy Lenette raconte qu’il est parenté à Guy Rozemont par le biais de son grand-père maternel, Edouard Rozemont. Ce dernier, dit-il, est le frère cadet d’Anatole Rozemont, le père de Guy Rozemont. La maman de Rudy Lenette, Monique Lenette, née Rozemont, est la cousine germaine de Guy Rozemont. Ils ont grandi ensemble, malgré leur différence d’âge de 20 ans. « Guy Rozemont était un homme exemplaire. Il incarnait ce politicien modèle qui avait à cœur le bien-être du peuple. Plus précisément, de ceux issus de la communauté “créole”. Les plaques commémoratives pour honorer la mémoire de Guy Rozemont ne manquent pas, mais notre oncle mérite beaucoup plus qu’une plaque commémorative. Il serait temps de réaliser quelque chose qui soit beaucoup plus concret afin de démontrer sa contribution pour le pays, de sorte qu’un étranger de passage puisse s’instruire », poursuit Rudy Lenette. Notre interlocuteur propose donc la réalisation d’un documentaire, voire d’un buste à l’effigie de Guy Rozemont. « Notre grand-oncle a mené un combat sans relâche pour l’amélioration des gens issus de la classe kreol. Nous suggérons donc aux autorités de venir de l’avant avec la réalisation d’une association baptisée Guy Rozemont Trust Fund, dont le but serait de venir en aide aux démunis de la société. Nous sommes d’ailleurs disposés à collaborer avec le gouvernement dans la réalisation d’un tel projet », soulignent Danielle et Serge Aumord. Rudy Lenette abonde dans le même sens. « Le gouvernement et le Parti travailliste ne devraient pas s’en tenir au dévoilement d’une plaque commémorative pour honorer le tribun. Guy Rozemont a écrit l’histoire et nous n’avons pas le droit d’ignorer ses réalisations. Comme dit l’adage : l’oubli est la ruse du diable », fait ressortir Rudy Lenette. [row custom_class=""][/row]  

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Un tribun

[row custom_class=""][/row] Guy Rozemont, né Marie Joseph Guy Rozemont, était un ancien syndicaliste et fondateur du Parti travailliste. Né en novembre 1915, il est issu d’une fratrie de trois enfants, dont il est l’aîné. Il a fait ses études aux collèges Royal de Curepipe et St Joseph avant de travailler, à l’âge de 16 ans, comme laboureur. Guy Rozemont a laissé son empreinte dans l’histoire à travers sa lutte pour l’amélioration des conditions de travail des artisans. Il commença sa lutte syndicale à l’âge de 23 ans, lorsqu’il rencontra Emmanuel Anquetil. Celui-ci était alors le président du Parti travailliste et devint son mentor. Dans les années 1940, il fit campagne pour la proclamation de la fête du travail et de l’extension du droit de vote, entre autres. Au décès d’Emmanuel Anquetil, en 1946, il devient le président du Parti travailliste jusqu’en 1956. Sur la scène politique, il côtoiera d’autres tribuns tels que Renganaden Seeneevassen, Edgard Millien ou encore sir Seewoosagur Ramgoolam. L’adhésion de sir Seewoosagur Ramgoolam au Parti travailliste fait vite corps avec Guy Rozemont et très vite, les deux tribuns renforceront le parti. Il est décédé le 22 mars 1956. Lors de ses obsèques, on raconte que son cercueil fut recouvert du drapeau britannique (Union Jack), en guise de respect et de remerciement pour son engagement pour l’avancement du pays.

Son épouse

Guy Rozemont éprouvait un amour profond pour son épouse Elsie, née Cummins. Il l’avait épousée en 1946 et il est décédé deux ans après elle. Celle-ci était sa cadette d’une dizaine d’années et mourut brusquement en 1954, laissant un orphelin, son fils Guito. Guy Rozemont, qui n’a jamais fait le deuil de son épouse, s’est réfugié dans l’alcool et a fini par mourir d’une bronchite en 1956, à l’âge de 41 ans. Son fils, âgé à l’époque d’une dizaine d’années, a été adopté par son frère cadet Philippe. Guito est aujourd’hui un septuagénaire vivant au Royaume-Uni.