Les Drs Vasantrao Gujadhur et Noor Abassakoor, deux professionnels de santé, livrent deux versions différentes sur la présence du virus A (H1N1). Si l’un avance qu’il s’agit d’une « grippe saisonnière normale », l’autre estime qu’il s’agit d’un « virus différent ».
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Le Dr Vasantrao Gujadhur, directeur des services de santé, est d’avis que « le ministère n’a pas tardé à communiquer sur la présence du virus A (H1N1) ». Selon lui, la tendance concernant les cas de grippe et autres infections respiratoires enregistrés par semaine oscille entre 5 000 et 6 000. « Ce qui constitue une légère augmentation comparée aux années précédentes. Rien n’est alarmant. Le virus A (H1N1) est présent à Maurice depuis 2010. D’ailleurs, il circule dans le monde entier. Le climat sec et froid de l’hiver favorise l’activité de ce virus saisonnier », fait-il ressortir.
Le directeur des services de santé souligne que « le virus A (H1N1) occasionne une grippe saisonnière normale », mais peut engendrer des complications, voire causer la mort chez certains malades. « Chaque année, il y a deux ou trois personnes atteintes du virus A (H1N1) qui ont des complications. Les décès sont liés à une pneumonie », dit-il.
Un virus différent
Le Dr Noor Abassakoor, spécialiste en médecine interne ayant pratiqué aux États-Unis, livre une toute autre version. « Le nom H1N1 est reconnu par l’influenza A. La grippe saisonnière est, quant à elle, causée par l’influenza B. Le H1N1 est un différent virus », précise-t-il.
Selon le médecin, avec 35 cas recensés, il est prématuré de dire que nous sommes dans une situation d’épidémie. « À Maurice, le problème est qu’il y a beaucoup de malades qui ont recours aux médecins du privé. Il y a, peut-être, beaucoup de personnes atteintes de la grippe H1N1, mais qui n’ont pas été diagnostiquées. Cela, étant donné qu’elles présentent les mêmes symptômes que la grippe normale, soit l’influenza B », poursuit-il.
Le spécialiste en médecine interne est d’avis que « les patients âgés de six mois ou plus doivent être encouragés à se faire vacciner », comme c’est le cas à l’étranger. « On doit avoir recours à une vaccination de masse. Si un faible pourcentage de la population est vacciné, le virus risque de se propager davantage », indique-t-il.
Les dispositions mises en place
Le Dr Noor Abassakoor rejoint, cependant, son confrère, le Dr Vasantrao Gujadhur, sur un point. « Les personnes à risque sont celles dont le système immunitaire est compromis. C’est-à-dire, les diabétiques, les personnes âgées, et celles souffrant de problèmes cardiaques et d’asthme. Elles peuvent ainsi développer une pneumonie. »
Le directeur des services de santé indique que « le ministère prend des dispositions chaque année vers le mois d’avril pour la vaccination ». Et de préciser que le ministère de la Santé a entamé une campagne de vaccination contre la grippe depuis le 12 avril. Ce vaccin, poursuit le Dr Vasantrao Gujadhur, a pour but de prévenir contre les virus AHN1, AH1N1, AH3N2 et B.
Il souligne que d’autres dispositions ont été mises en place en vue de prévenir la propagation du virus. Il y a, notamment, l’installation de flu clinics dans tous les hôpitaux du pays, une campagne de vaccination menée par le ministère de la Sécurité sociale, des programmes de sensibilisation et le Continuous Professional Development, destiné au personnel médical et paramédical.
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