La police est en attente des données techniques des experts du ministère des Infrastructures publiques. En attendant, les limiers ont procédé à l’audition de responsables du centre commercial et de ceux chargés de l’entretien du tapis roulant.
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Quatre responsables de Grand-Baie La Croisette ont été appelés à fournir des explications à la police, après l’accident survenu dans l’après-midi du samedi 23 novembre sur un tapis roulant du centre commercial. Fateemah Dilmohamed, 21 ans, a dû être amputée d’une jambe avant d’être envoyée à Chennai, en Inde, lundi matin, pour des soins médicaux.
La police, de concert avec le ministère des Infrastructures publiques (MPI), récupère des informations en vue de situer les responsabilités. À lundi, les enquêteurs attendaient les données techniques des experts du MPI, afin d’établir s’il y aurait eu un quelconque acte de négligence à l’origine du drame.
La CID de Grand-Baie a déjà recueilli les témoignages de divers responsables du centre commercial et de personnes chargées de l’appareil, notamment le Manager du centre commercial GBLC, le Facilities Manager, un consultant en Health & Safety, et le Maintenance Manager.
Le Manager de GBLC : « Un rapport sur les aspects de sécurité chaque semaine »
Le Manager du centre commercial, Jean Alain Steve Maudrame, 40 ans, a expliqué que chaque semaine, un « Duty Manager » rédige un rapport sur les aspects de sécurité des infrastructures du centre commercial. Cela inclut les équipements et diverses facilités de GBLC.
Le jour du drame, il affirme avoir été informé et s’être rendu sur place avant de solliciter les experts de Manser Saxon, responsables de la maintenance des ascenseurs, des escaliers roulants et des tapis roulants. À dimanche, il n’avait pu fournir d’explications sur les faits du samedi.
La Facilities Manager : « Nous avons une personne en charge des escalateurs, ascenseurs et tapis roulants »
La chargée du département « Facilities » de GBLC, Soobhawtee Jhurry, affirme avoir appris les faits dimanche matin par un de ses collègues. Elle a fourni le nom du responsable des ascenseurs, escaliers et tapis roulants du centre commercial. Selon elle, la personne désignée est tenue de s’assurer que les appareils sont fonctionnels et d’entamer les travaux nécessaires en cas de besoin. Elle a expliqué que chaque jour, une réunion avec les responsables se tient pour discuter des problèmes ou des travaux à effectuer.
Des images des caméras CCTV déjà remises à la police
Un responsable d’une compagnie de sécurité a aussi été entendu. Bhojkumar Ganess, 31 ans, a fourni à la CID des enregistrements vidéo de l’incident pour les besoins de l’enquête. Cet individu était en poste samedi après-midi, au moment du drame.
Une consultant Health & Safety de GBLC : « La dernière inspection faite le 19 juillet »
La police a aussi auditionné la consultante en Health & Safety de GBLC. Marie Maryline Rosy Appave, 51 ans, en poste depuis 2019, a expliqué que son rôle était d’assurer la sécurité du public et les aspects légaux liés aux opérations des ascenseurs, escaliers roulants et tapis roulants du centre commercial. Elle a affirmé que les travaux de maintenance pour ces appareils sont effectués par des équipes de Manser Saxon tous les six mois. Selon elle, la dernière inspection remonte au 19 juillet 2024, et le rapport avait conclu que tous les appareils étaient en parfait état. Elle a précisé ne pas pouvoir fournir de détails sur l’origine de l’accident du samedi 23 novembre.
Le Maintenance Manager : un service d’entretien effectué le mardi 19 novembre
Le dernier service d’entretien du tapis roulant a été effectué le mardi 19 novembre, soit quatre jours avant l’accident. Ce sont les explications du Maintenance Manager de GBLC, Jean Desveaux Pierre-Louis, 57 ans, à la CID de Grand-Baie.
Il a remis une copie d’un rapport daté du même jour que les travaux d’entretien. Il a aussi mentionné une inspection réalisée par un « Registered Machinery Inspector », qui avait confirmé que tous les appareils étaient en bon état.
Le Maintenance Manager a également expliqué que des « tests » avaient été effectués sur les divers appareils ce jour-là. Deux jours plus tard, soit le jeudi 21 novembre, un certificat de validité pour ces appareils avait été émis. Ce certificat atteste que les appareils sont en état de fonctionnement et est valide jusqu’au 19 janvier 2025.
Les protocoles d’urgence respectés après le drame
Le Maintenance Manager a expliqué que deux boutons d’arrêt d’urgence sont visibles aux deux extrémités du tapis roulant : « Ces boutons sont présents pour les cas d’urgence par mesure de sécurité. » Jean Desveaux Pierre-Louis a ajouté qu’un Duty Maintenance Officer est présent en permanence au centre commercial et qu’il est intervenu immédiatement après le drame. À la police, il a produit des documents, notamment un rapport d’examen du tapis roulant et le contrat des services de maintenance. Dimanche, un responsable de l’hôpital SSRN, où était admise Fateemah, a été mandé sur les lieux en compagnie des photographes de la police. Des photos des lieux et des blessures de la victime ont été prises.
Des actions légales à l’étude
«En temps et lieu, nous initierons les actions légales qui s’imposent », affirme l’avoué Kaviraj Bokhoree. Il était face à la presse le lundi 25 novembre 2024, à son étude à Port-Louis. Il était en compagnie des avocats Arshad Gassita et Anas Sakhawoth.
L’avoué explique avoir été mandaté par le représentant de la famille de Fateemah Dilmohamed, pour faire l’annonce suivante, « notamment que Max City Ltd, qui gère le centre commercial Grand Baie La Croisette (GBLC), n’a pas payé une seule roupie à ce jour, pour les soins de Fateemah Dilmohamed ». C’est le gouvernement mauricien qui s’en occupe, précise-t-il.
Me Kaviraj Bokhoree lance un appel à l’autorité concernée pour la vérification de tous les escalators et autres tapis roulants, notamment dans les centres commerciaux, tout en invitant la population à les éviter en attendant. De son côté, Me Arshad Gassita demande à la population de prier pour la jeune femme.
Par ailleurs, Me Anas Sakhawoth indique être dans l’attente d’un compte rendu de l’affaire de la part de la police pour que l’équipe légale puisse décider de la marche à suivre. L’équipe légale dit avoir des rencontres quotidiennes pour veiller à ce que les droits de Fateemah Dilmohamed soient respectés. Me Anas Sakhawoth déclare avoir écrit aussi à la police pour un suivi sur l’enquête.
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