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Gaza : Biden appelle Israël à protéger l'hôpital où les déplacés sont pris au piège

Des milliers de personnes restent prises au piège mardi sur le site du principal hôpital de Gaza, au milieu de combats entre le Hamas et l'armée israélienne qui considère le lieu comme stratégique pour le mouvement Hamas mais est appelée à la retenue par son allié américain.

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En parallèle de ces tensions autour de l'hôpital al-Chifa de Gaza, l'armée israélienne a confirmé mardi l'identité d'une soldate otage du Hamas, après la publication par le mouvement palestinien d'une vidéo montrant la jeune femme en captivité.

"Nous sommes de tout cœur avec la famille Marciano, dont la fille, Noa, a été brutalement enlevée par l'organisation terroriste du Hamas", a indiqué l'armée israélienne en accusant le Hamas "d'avoir recours au terrorisme psychologique".

C'est la première fois que l'armée confirme l'identité d'une des quelque 240 personnes prises en otages et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

La diffusion d'une vidéo intervient à l'heure où le Hamas accuse Israël de "tergiverser" dans les discussions, via une médiation du Qatar, portant sur la possible libération de dizaines d'otages contre une trêve de cinq jours.

Israël "a réclamé la libération de 100 (otages), nous avons informé la médiation que nous pouvions libérer les otages si nous obtenions cinq jours de trêve –-c'est-à-dire un cessez-le-feu et le passage de l'aide vers tous les gens de notre peuple partout dans la bande de Gaza—- mais l'ennemi tergiverse", a déclaré le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeida, dans un enregistrement audio diffusé par le Hamas.

L'armée affirme avoir trouvé des "indices", comme un biberon ou un bout de corde près d'une chaise, faisant penser que le Hamas détenait des otages sous l'hôpital al-Rantissi, situé dans le nord de la bande de Gaza.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait évoqué l'éventualité d'un accord pour libérer des otages, une condition selon lui à tout cessez-le-feu.

"Protéger" al-Chifa
 
Sur le site de l'immense hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire, où des milliers de Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s'entassent "la situation est très grave, c'est inhumain", a alerté Médecins sans frontières (MSF) sur X (ex-Twitter).

"J'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital" Al-Chifa, a déclaré, à la Maison Blanche, le président américain dont le pays est un allié clé d'Israël dans son offensive contre le Hamas. Et d'ajouter: "l'hôpital doit être protégé".

Depuis des jours, les affrontements entre combattants du Hamas et soldats israéliens se concentrent autour du complexe al-Chifa, soupçonné par l'armée d'abriter des infrastructures stratégiques du Hamas.

L'armée israélienne accuse plus précisément le mouvement palestinien d'avoir installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital al-Chifa, transformé en zone de guerre au coeur de la ville de Gaza, et d'utiliser les malades et les réfugiés comme "boucliers humains".

"Nous n'avons ni électricité, ni nourriture, ni eau dans l'hôpital", a raconté un médecin membre de MSF. "Des gens vont mourir dans quelques heures sans respirateurs artificiels qui fonctionnent".

Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.

La situation est également dramatique à l'hôpital al-Qods, une autre zone où les combats font rage, selon le Croissant-Rouge palestinien. "Nos équipes sont bloquées avec des patients et des blessés, sans électricité, eau ou nourriture", a dit l'organisation sur X.

"Le contrôle de Gaza" 

Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le mouvement.

Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.

Au 39e jour de la guerre, les  bombardements israéliens sur Gaza ont tué au total 11.240 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.630 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a annoncé qu'elle "continuait à mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au cœur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées".

Mais un porte-parole militaire, Richard Hecht, a précisé sur X : "Soyons clairs, notre guerre est contre le Hamas, pas contre la population de Gaza".

De la fumée se dégageait de la mosquée des Martyrs, dans le centre de la ville de Gaza, tandis que des alarmes retentissaient dans les rues désertes, selon des images tournées par l'AFP.

Des images diffusées par l'armée israélienne montrent des colonnes de soldats progressant dans des champs de ruines poussiéreuses, appuyés par des chars et des bulldozers, ou ouvrant le feu, embusqués dans un immeuble détruit.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé dans un message vidéo que le Hamas avait "perdu le contrôle à Gaza" et que ses combattants "fuient vers le sud" du territoire.

Le mouvement palestinien, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, n'a pas réagi dans l'immédiat à ces affirmations.

"Légitimité" des opérations 

Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a pour sa part admis que son pays devait s'efforcer de prolonger "la légitimité" des opérations militaires face à la pression internationale qui s'accentue pour un arrêt des hostilités et la protection des civils.

Depuis plusieurs semaines, l'ONU demande que du carburant soit acheminé dans le territoire palestinien assiégé et privé d'électricité, notamment pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux.

Faute d'essence, les camions de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ne pourront pas recevoir mardi l'aide internationale venant d'Egypte via le terminal de Rafah, a annoncé son patron, Thomas White, lundi sur X.

Israël refuse de laisser le carburant entrer à Gaza, affirmant que cela pourrait profiter aux opérations militaires du Hamas, au pouvoir depuis 2007.

"Les destructions sont partout"
 
L'armée a mis en place des "couloirs" sécurisés vers le sud de Gaza, moins touché par la guerre.

Près de 200.000 Palestiniens, selon l'armée israélienne, avaient fui en trois jours, à la date de samedi, pour se réfugier dans le sud où des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions humanitaires désastreuses.

Selon l'ONU, environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre.

A Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, des familles venues du nord continuaient à fuir à pied ou massés sur des charrettes.

"Les destructions sont partout", "même les oiseaux ont perdu la vie", a témoigné un Palestinien, Adel Shamallakh.

L'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU. Un navire turc transportant des hôpitaux de campagne est arrivé au port égyptien d'Al-Arish, près du poste-frontière de Rafah.

Plus de 550 ressortissants étrangers et binationaux ont pu quitter Gaza lundi, ainsi que neuf Palestiniens blessés, selon les services palestiniens.


© Agence France-Presse

 

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