Fous rires en perspective : le 1er avril, la fête des farces et des canulars !

En ce samedi 1er avril, la tradition des farces et des poissons d'avril perdure. Maurice et le monde entier se préparent à rire aux éclats. Des personnalités témoignent des blagues qu'elles ont faites pour piéger leurs proches et leurs amis.

Deepak Ramsurrun : « L’idée est d’exploiter la petite faiblesse de l’autre »

Deepak Ramsurrun, directeur de Dveo Media et artiste de renom sur la scène théâtrale, célèbre lui aussi le 1er avril avec des blagues inoubliables. « Le 1er avril a toujours été l’occasion de faire une petite farce à un ami, proche ou collègue. C’est l’occasion de dire un petit mensonge pour le fun qui ne fasse pas trop de dégâts. L’idée est d’exploiter une petite faiblesse de l’autre, comme le goût pour l’argent, la peur du supérieur ou encore une fille dont un ami est amoureux », confie-t-il. 

Certes, avec le temps, il concède que son enthousiasme a un peu diminué, mais il se souvient encore de ses nombreuses farces. « J’ai déjà fait croire à mes proches que j’avais gagné un joli pactole au Loto. Je prenais plaisir à écouter leurs suggestions sur la meilleure façon d'utiliser l'argent, avant de leur révéler la vérité », raconte-t-il.

Il se rappelle également d'une autre blague qu'il a faite à un collègue en prétendant qu'un supérieur l'avait convoqué dans son bureau. Il s’est amusé de voir la réaction amusante de son collègue qui a finalement compris qu'il s'agissait d'une farce. Il a un peu perdu la face devant le supérieur.

Il a également réalisé une blague inoubliable en faisant patienter un de ses amis pour un faux rendez-vous galant. « J'ai fait croire à un ami de classe que la fille dont il était amoureux, mais qu'il n'avait jamais rencontrée, lui avait donné rendez-vous. Quand la fille ne s'est pas présentée le jour du rendez-vous, il a compris que j'avais organisé une farce. Bien qu'il n'ait pas été très content sur le moment, il a vite oublié ma blague ».

Sada Rajiah : « J’avais fait imprimer un faux e-ticket pour que cela fasse plus crédible »

Marié depuis 31 ans et père de trois enfants, Sada Rajiah, réalisateur de film, est un grand farceur. Et c’est sa petite famille qui en fait les frais à chaque 1er avril, surtout son épouse et sa fille.

« Depuis mon enfance, j'ai toujours été un peu taquin et je le suis toujours, mais c'est surtout le 1er avril que je me donne à cœur joie », confie Sada Rajiah. Il se souvient d’ailleurs avoir mis en rogne son épouse le 1er avril 2019. « Je lui avais dit de se préparer pour aller dîner dans un hôtel luxueux. Elle a mis sa plus belle robe et elle s’est maquillée. Je l’ai laissé faire. Puis, je lui ai dit ‘poisson d’avril’. Au début, elle était en colère, mais elle a fini par prendre la blague avec humour. Nous avons tous beaucoup ri », se souvient-il.

En revanche, sa fille de 12 ans n’est pas très friande des blagues de son papa, surtout quand il lui a fait croire qu’elle allait passer des vacances à Rodrigues. Et pour ce canular du 1er avril, Sada Rajiah avait sorti le grand jeu, puisqu’il avait pris le soin d’imprimer un faux e-ticket. « Afin de bien l'embobiner, j'ai imprimé un faux e-ticket pour que cela paraisse plus crédible. Son visage s’est illuminé. Elle était très contente et avait hâte de prendre l’avion. Puis, plus tard, quand je lui ai dit que c’était faux, elle s’est mise en colère, mais par la suite, elle m’a pardonné pour la blague », relate-t-il.

Yousoof Elahee : « J’avais remporté la cagnotte du loto »

Yousoof Elahee, comédien et humoriste, s’en donne à cœur joie à chaque 1er avril. Il prévoit soigneusement ses blagues et choisit méticuleusement sa cible. « Chaque année, à cette date, je dois absolument faire une blague à un proche. C’est une tradition depuis que je suis très jeune, mais je ne fais pas de blagues qui vont offenser qui que ce soit. L’idée est de casser la routine », confie-t-il.

Il a fait un grand nombre de blagues au fil des ans, mais celle qui l'a marqué le plus remonte à 2017. « Cette année, le 1er avril tombait un samedi. J’ai appelé un ami, vers 21 heures, pour lui dire que j’avais remporté la cagnotte du loto. C’était un gros montant. J’avais pris le soin de connaitre les numéros gagnants par cœur. Au début, il ne m’a pas cru, mais quand j’ai pris un air sérieux, il a fini par me croire », se souvient notre interlocuteur. Et ce n’est pas tout ! Il a aussi dit à son ami qu’il ne pouvait pas allait toucher le chèque seul et lui a demandé de l’accompagner le lundi suivant à Ébène. Le rendez-vous était pris à 9 heures. « Je lui ai aussi dit que j’allais lui donner un peu d’argent. Il m’a répondu : ‘mo ena loan’. Mo dire li pas casse la tete, paye to loan tou ».

Le lendemain, Yousoof Elahee est passé à autre chose et avait totalement oublié d’avouer à son ami qu'il s'agissait d'une blague. « Le lundi à 9 heures, il m’appelle pour me dire qu’il m’attendait à Ébène.

Quand je lui ai dit que c’était un poisson d’avril, il était furieux alors que je rigolais. Par la suite, il m'a rappelé pour me dire qu'il n'avait pas dormi de la nuit et qu'il avait imaginé toute une vie sans prêt bancaire », confie Yousoof Elahee. 

Qu’a-t-il prévu cette année ? « Je ne vais certainement pas me priver. Je compte pêcher un gros poisson ! », indique-t-il.

Karuna Etwara : « J’avais trouvé quelqu’un qui me plaisait bien et j’envisageais de l’épouser »

« Le 1er avril n’est pas un jour comme les autres. Je me souviens que plus jeune, aussitôt que je me réveillais, ma sœur me faisait une blague comme ‘pane gagne di pain zordi’, alors que c’était faux. À l'école, les canulars fusaient de toutes parts tout au long de la journée, créant une atmosphère électrique et pleine de rires. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et il n’y a plus autant d’enthousiasme. Certains jeunes ne savent pas ce que c’est. C’est dommage  », confie Karuna Etwara, déléguée médicale et tiktokeuse.

Qu’importe, son enthousiasme pour faire des farces le 1er avril est toujours présent. Sa plus grosse prise date de quelques années de cela, quand elle avait annoncé à un groupe d’amis sur WhatsApp qu’elle avait trouvé l’homme idéal et envisageait de se marier.

« Je suis une maman célibataire et j’ai un fils de 17 ans. J’avais bien préparé mon coup. Quelques jours à l’avance, j’avais arrêté de communiquer sur le groupe afin de faire croire que j’étais très occupée. Puis le jour fatidique, j’ai envoyé un message pour leur annoncer que j’avais trouvé quelqu’un qui me plaisait bien et que j’envisageais de l’épouser », confie-t-elle en rigolant. 

Au début, la pilule avait du mal à passer auprès de ses amis, toutefois, ils l’ont cru et lui ont demandait moult détails sur cette nouvelle relation. « Quand je leur ai dit que c’était un poisson d’avril, ils étaient tous choqués, mais c’était amusant, car ils y avaient tous cru. J’étais trop contente », se souvient Karuna Etwara.