L’opposition dénonce la « dérive totalitaire » et la « vendetta politique » suite à l’arrestation de Shakeel Mohamed dans l’affaire Gorah Issac. Y a-t-il une instrumentalisation de la police à des fins politiques ? Les invités de Nawaz Noorbux, Rama Valayden et Ravi Rutnah en ont débattu en seconde partie du Grand Journal de Radio Plus.
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L’avocat et membre du Parti travailliste (PTr), Rama Valayden, avance d’emblée qu’il y a une « vendetta politique ». « Je me base sur les attaques qu’il y a eu sur des politiciens, surtout du PTr. On se sert du CCID pour dénigrer les gens, pour qu’ils tombent bas dans l’opinion publique, et les enquêtes sont bâclées », déplore Rama Valayden. Pour appuyer ses dires, l’avocat cite plusieurs cas, en l’occurrence celui de Navin Ramgoolam et d’Anil Bachoo. Se disant opposé à toute dérive totalitaire, le parlementaire de l’alliance gouvernementale, Ravi Rutnah déclare qu’il n’y a pas de vendetta politique. Commentant l’arrestation du député rouge Shakeel Mohamed, sur un plan humain, il estime que la police aurait pu agir autrement. Concernant le cas d’Anil Bachoo, il explique que sous la section 10 de la Constitution, la police doit mettre les charges contre une personne avant de l’interroger, sauf si elle est interrogée en tant que témoin. Rama Valayden lance, pour sa part, que le député rouge « n’a rien à voir ni de près ni de loin avec ce cas ». D’ailleurs, Rama Valayden se demande si le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, est au courant de tout ce qui se passe. « Qui force les policiers à faire ces choses ? Qui tire les ficelles ? SAJ est-il au courant ? », s’interroge-t-il. Concernant le cas de Michaela Harte, Ravi Rutnah avance qu’il a réclamé à Navin Ramgoolam une réouverture de l’enquête, voire une commission d’enquête. « Si on avait institué une commission d’enquête, plusieurs policiers responsables de l’enquête auraient sauté comme ‘des bouchons champagne’ », lance le parlementaire.
Abolition des charges provisoires
Ravi Rutnah ne passe pas par quatre chemins pour affirmer que sous le régime Ramgoolam, il y a eu des « magouilles ». « Cette culture est là. Cela ne va pas changer du jour au lendemain », indique-t-il. Selon lui, plusieurs personnes avaient été arrêtées sur la base d’allégations, notamment Rama Valyaden, Roshi Bhadain et lui-même, lorsqu’il a mis la main sur la vidéo concernant l’affaire Harte. « Si l’on parle de vendetta politique, il faut voir comment la police a agi dans le passé », ajoute-t-il. Quant à Rama Valayden, il estime que les arrestations sur la base d’allégations doivent cesser. Il s’interroge quant aux motifs derrière ces actions policières. « Je propose une commission présidentielle sur la police. C’est la seule instance qui n’a pas connu de réforme depuis que les Anglais sont partis », soutient l’avocat. Une refonte qui, selon lui, éviterait ce genre de situation. Rama Valayden souligne qu’il faut des ‘terms of reference’ établis par un juge du Commonwealth. Il faudrait aussi se pencher sur plusieurs aspects, notamment la structure de la police et une Police Criminal Evidence Act modernisée. Ravi Rutnah avance que, depuis 2010, il faut mettre un terme à l’arrestation sur une simple allégation. Soulignant que la Police Criminal Evidence Act sera bientôt soumise au Parlement, il dit ne pouvoir confirmer si «l’on abolira les charges provisoires ou non». « Je continuerai à me battre aussi longtemps qu’on n’élimine pas cela. J’espère avoir un coup de main du Bar Council », dit-il.
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