Economie

Fonds vert pour le climat : don de Rs 1 milliard à Maurice pour l’énergie photovoltaïque

Le Fonds vert pour le climat a alloué Rs 1 milliard à Maurice pour promouvoir et développer l’énergie photovoltaïque sur les huit prochaines années. Cette somme s’ajoute aux Rs 5,9 milliards mises sur la table par le gouvernement et les bailleurs de fonds.

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Les 24 membres du conseil d’administration du Fonds vert pour le climat ont approuvé, jeudi matin 15 décembre à Apia, aux Samoa, un plan de financement de Rs 1 milliard à l’intention de Maurice. Ce financement, étalé sur huit ans, a pour objectif de faire de Maurice une low-carbon economy. Avec le financement du gouvernement et d’autres bailleurs de fonds, cette somme atteint Rs 6,9 milliards. Ce financement servira essentiellement au ministère des Services publics, épaulant surtout le Central Electricity Board (CEB) à moderniser son réseau afin de pouvoir absorber une plus importante production d’énergie de sources renouvelables. Un projet qui devrait faciliter l’accès de 129 500 foyers mauriciens (soit un tiers) à des sources d’énergies renouvelables.

Malgré quelques interrogations de dernière heure des membres du board du Fonds vert pour le climat, le ministère mauricien des Finances et le bureau du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) sont parvenus à donner toutes les assurances nécessaires pour que le financement soit approuvé. Selon nos sources, Pravind Jugnauth s’est personnellement impliqué dans le processus pour s’assurer que Maurice obtiendrait le financement. Ivan Collendavelloo, ministre des Services publics, le CEB, ainsi que l’Outer Islands Development Corporation ont aussi eu un rôle important à jouer. Le soutien politique de l’Agence française de développement (AFD) a également pesé dans la balance, affirment nos sources.

La proposition soumise par Maurice et intitulée Accelerating the Transformational Shift to a Low-Carbon Economy in the Republic of Mauritius vise la production d’électricité à partir de sources photovoltaïques. Au total, le Fonds vert a approuvé USD 28,21 millions, soit Rs 1 milliard. À cette somme il faut ajouter USD 163,18 millions (Rs 5,9 milliards) du gouvernement, du CEB et de bailleurs de fonds comme l’AFD et le PNUD. Au total, Rs 6,9 milliards seront injectées dans ce domaine sur les huit prochaines années.

Transformation

Le premier volet de ce financement (Rs 39,4 millions du Fonds vert, Rs 35,9 millions du ministère des Services publics et Rs 2,9 millions du PNUD) ira au renforcement des institutions, notamment la Mauritius Renewable Energy Authority (MARENA), créée cette année. Le ministère des Services publics ne compte que cinq ingénieurs éparpillés dans les différents organismes parapublics. Ce fonds devrait servir à la formation et au recrutement de techniciens pour faire fonctionner la MARENA.

Le deuxième volet concerne l’installation de batteries de stockage pour permettre au réseau du CEB d’absorber jusqu’à 185 MW d’énergie de sources intermittentes. Le CEB a déjà lancé un appel d’offres pour l’installation de deux batteries de ce type. Le Fonds vert offre Rs 390 millions pour les batteries, somme qui s’ajoute aux Rs 35,9 millions du PNUD, aux Rs 71,7 millions du CEB et aux Rs 609,5 millions de l’AFD. Ce deuxième volet comprend aussi la transformation du réseau du CEB en réseau intelligent.

Cela implique l’installation d’une centrale équipée des logiciels adéquats, mais aussi de compteurs intelligents, permettant de lire en temps réel la performance du réseau et de gérer les petites unités de production. Ces mesures peuvent mitiger l’imprévisibilité de l’énergie produite à partir de sources intermittentes et assurer un équilibre entre la production et la demande. Pour cette phase, le Fonds vert a octroyé Rs 96,8 millions, le CEB Rs 35,9 millions et l’AFD Rs 276 millions. Ces deux volets devraient être mis sur pied durant la période 2017-19.

La prochaine étape, soit le déploiement d’unités de production photovoltaïques, est financée à hauteur de Rs 455 millions par le Fonds vert, Rs 4,3 milliards par le CEB et Rs 688 millions par l’AFD. Enfin, lors de la dernière phase, Agaléga sera équipée de mini-réseaux photovoltaïques. Le Fonds vert a accordé Rs 29 millions à ce projet, le gouvernement Rs 32 millions et le PNUD Rs 10,8 millions. Ces dernières phases seront mises en application entre 2020 et 2024.

Dans le document de proposition de financement soumis par le ministère des Services publics, les bénéfices de ce programme sont chiffrés : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 4,27 millions de tonnes de CO2 et un coût de Rs 236,6 par tonne réduite. L’émission de CO2 par MWh d’électricité produite est actuellement à 1,01 tonne selon le document.

 

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