Les quelque 1 200 ouvriers bangladais de l’usine Firemount qui sont dans l’attente de leurs salaires du mois de septembre continuent leur mouvement de protestation contre la direction.
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Selon des renseignements, ceux soupçonnés d’être les instigateurs de ce mouvement ont été avertis qu’ils seront immédiatement rapatriés. Un ouvrier, soupçonné d’être un des meneurs, aurait été rapatrié mercredi matin. La direction de l’usine a été sollicitée pour une déclaration, en vain.
La situation se corse à l’usine de textile Firemount Ltd, à St-Félix. Le mouvement de protestation qui s’est tenu mardi après-midi, dans l’enceinte de l’usine, a dégénéré en une bagarre sanglante impliquant une dizaine d’ouvriers bangladais. Des éléments de la Special Supporting Unit (SSU) et ceux du Passport and Imigration Office (PIO) ont fait une descente sur le terrain afin de ramener l’ordre parmi les travailleurs. La situation était également tendue mercredi matin et un ouvrier bangladais aurait été rapatrié. Il est soupçonné d’avoir été à l’origine du mouvement de protestation et d’avoir incité les autres ouvriers à manifester leur impatience.
Des rapatriements à prévoir
« Nous avons eu vent qu’une trentaine d’ouvriers bangladais seraient en train d’inciter leurs collègues à manifester. La situation est suivie de près par la police. Nous prendrons les actions qui s’imposent en cas de dérapage. Les meneurs seront rapatriés », fait ressortir une source à la Special Migrant Unit du ministère du Travail. Sollicité par téléphone, Feizal Ally Beegun, le représentant syndical des employés, confirme le rapatriement d’un ouvrier. Cela, précise-t-il, malgré le fait qu’il « porte des blessures au visage et d’autres parties du corps ». Nous avons essayé d’avoir une déclaration du responsable du Passport and Imigration Office, Manoj Luchan, en vain.
Pour rappel, les salaires de ces ouvriers pour le mois de septembre n’ont pas encore été payés et qui comprennent une déduction de Rs 3 000. C’est une des raisons qui auraient provoqué le mouvement de protestation des ouvriers bangladais. Ces derniers, selon le ministre du Travail et de l’Emploi, Soodesh Callichurn, « imposent certaines conditions »
au ministère. Ils exigent d’être autorisés à préparer leurs repas dans les dortoirs et réclament une révision de leurs salaires. Des revendications que le ministère du Travail, souligne le ministre, n’est pas disposé à entretenir. Les ouvriers étrangers ont même fait irruption dans les locaux du ministère du Travail, à Port-Louis, mardi après-midi. Mais ces derniers ont été rappelés à l’ordre par la police.
Flou autour de « deux contrats »
« Les inspecteurs du ministère du Travail et la police doivent initier une enquête sur l’agent recruteur des travailleurs bangladais. Ces derniers ont, à maintes reprises, fait ressortir que les clauses de leurs contrats d’embauche signés au Bangladesh diffèrent des documents qu’ils ont en leur possession », précise Feizal Ally Beegun. Le syndicaliste ajoute que les quelque 1 200 ouvriers travaillent à Maurice depuis quatre ans et neuf mois. Pour sa part, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, fait ressortir que « les contrats des ouvriers ont été rédigés et avalisés à Maurice. »
Le Défi Quotidien a tenté d’avoir la version de la direction de Firemount Textile Ltd par téléphone. Mais une standardiste nous a fait comprendre que « les directeurs sont en comité ». Nous avons laissé nos coordonnées afin qu’un préposé de la société puisse nous rappeler. Mais en vain.
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