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Financement du MSIRI : où trouver l’argent pour un MSIRI indépendant ?

Comment financer le Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI) s’il devient indépendant de la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) ? L’ébauche de loi, actuellement en circulation, indique que ce sera l’argent du cess, à savoir un pourcentage retenu sur le sucre vendu par chaque planteur. Sauf que cela fait deux ans que la MCIA est financée directement des caisses de l’État et la baisse du prix du sucre rend impossible le prélèvement du cess. Les acteurs du secteur estiment qu’il faut se tourner ailleurs.

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Pour Sateedanand Biltoo, le président de la MSIRI Workers’ Union, la notion du cess est une relique inutile de la MSIRI Act de 1953. « On a l’impression qu’on a calqué le projet de loi sur celui de 1953 alors que de nos jours, ce serait impossible de prélever le cess sur le tonnage du sucre », estime le syndicaliste. Ainsi, si l’article 13 du projet de loi indique que « the MSIRI shall be financed from cess levied by the MCIA », dans la pratique cela ne peut se faire, estime-t-il.

Le représentant syndical des employés du MSIRI étaie : « Le MCIA n’a pas prélevé de cess durant les deux dernières années. Cela a été annoncé officiellement dans le dernier discours du Budget. C’est bien parce que les planteurs ne peuvent plus payer le cess. » Ce dernier rappelle que si la MCIA Act, votée en 2012, prévoyait que le cess baisserait progressivement 2 %, il est demeuré à 4 % au dernier prélèvement effectué.

Du côté des planteurs, la perspective d’un retour du cess ne réjouit pas non plus. Kailash Ramdharry, président de la coopérative de Grand-Sable, explique : « Les planteurs n’ont pas une seule roupie pour des choses pareilles. Nous avons suffisamment financé l’achat de grosses voitures des gens de la MCIA. Qu’est-ce que le MSIRI a fait pour nous ces dernières années ? Nous continuons de dépendre de la variété de canne réunionnaise. »

Une autre source de l’industrie, qui a réclamé l’anonymat, explique qu’il n’y a pas de réponse directe au problème de financement du MSIRI et d’autres institutions liées au secteur. « Tant que l’État ne s’engage pas à régler le problème de fond, on restera bloqué à la case départ », explique cette source. Mais cette dernière se demande ce que cela apporterait à l’industrie de financer le MSIRI. « Si ce n’est pas le cess, c’est le contribuable qui paiera, rappelle-t-elle. Est-ce que cela entraînera un bond dans la technologie ? Qu’est-ce qu’ils ont sorti comme variété de canne dernièrement ? Les variétés proposées ne sont plus adoptées par les planteurs. C’est un fiasco total ! »

Les alternatives existent malgré tout, selon Sateedanand Biltoo. « En 2017, nous avions déjà proposé une green tax, explique-t-il, les touristes pourraient contribuer. » L’autre solution, pour le syndicaliste, serait de taxer les produits dérivés de la canne, y compris l’éthanol et l’électricité produits par la bagasse, afin de financer le MSIRI. Des propositions qui pourraient être de nouveau formulées au gouvernement.

 

 

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