Les éleveurs dont les animaux ont contracté la fièvre aphteuse bénéficieront d’un coup de pouce de l’État à travers « un plan de relance » ; ainsi en a décidé le Conseil des ministres vendredi 19 août.
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L’annonce a été faite samedi après-midi 20 août par le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun lors d’une rencontre avec des éleveurs de la région de Vallée-des-Prêtres et La-Cure au centre communautaire de Vallée-des-Prêtres.
Une rencontre qui s’est déroulée sous tension, nécessitant la présence des membres de la Special Supporting Unit (SSU) par mesure de précaution.
Mahen Seeruttun a déclaré lors de son discours qu’outre les compensations déjà annoncées, les éleveurs bénéficieront d’une aide du gouvernement pour relancer le secteur :
« Le Conseil des ministres a décidé de mettre sur pied un comité interministériel, présidé par le ministre des Finances Pravind Jugnauth, qui discutera des moyens pour relancer ce secteur. D’ailleurs, plusieurs items figurent déjà dans Budget 2016-17 », indique le ministre de l’Agro-industrie qui appelle à la collaboration des éleveurs.
Les éleveurs ont réclamé eux que le paiement des compensations soit effectué au plus vite.
« Rodrigues fini gayner. Nou kan nou pou gayne ? Nou bizin rembours ban dimunn ki ti donn nou avaloir pou Qurbani ek nou bizin osi remplas nou ban zanimo ke pe touye », a lancé un éleveur de bœufs, qui a demandé aussi que le montant des compensations soit revu à la hausse.
Mahen Seeruttun a alors répondu qu’il faut d’abord répertorier tous les abattages effectués par éleveur et par ferme, ainsi que le type d’animal abattu, selon les catégories annoncées avant de procéder au paiement :
« Ce n’est qu’à partir de là que nous allons pouvoir faire les paiements. Avec l’exercice de vaccination qui débute lundi [22 août], nos techniciens seront moins sollicités et pourront ainsi procéder au paiement à partir de la semaine prochaine. »
D’autres éleveurs ont déploré le « laxisme » du département vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie. Certains affirment que cela fait plusieurs jours qu’ils ont sollicité l’assistance des vétérinaires, mais sans succès.
« Chaque jour, j’assiste impuissant à la mort de mes animaux. Je ne sais que faire des carcasses. Les vétérinaires ne sont venus qu’une seule fois, et je ne les ai plus jamais revus. Sachant que Vallée-des-Prêtres est la région la plus affectée en ce moment, nous aurions dû avoir une considération particulière », affirme un autre éleveur.
Des habitants de Vallée-des-Prêtres, aussi présents, se sont élevés contre la décision d’interdire le sacrifice des animaux à domicile dans le cadre de l’Eid ul-Adha, et de le faire à l’abattoir de la Mauritius Meat Authority (MMA).
« Qurbani bizin fer devan laport sa. Nou finn fer boukou sacrifice pou resi aste enn zanimo. Nou pa pou al koup nou zanimo [à la MMA] », a lancé un des habitants dans l’assistance.
Ce à quoi Mahen Seeruttun a répondu que ce n’était qu’une proposition « face à une situation exceptionnelle » : « Une autre rencontre est prévue avec des représentants des mosquées jeudi 25 août. Après quoi nous déciderons de la marche à suivre. »
À jeudi soir 18 août, le nombre de bêtes abattues à l’île Maurice s’élève à 681, contre 2216 à l’île Rodrigues. Les officiers du ministère de l’Agro-industrie procèdent désormais à un abattage sélectif, ciblant les bêtes qui sont les plus mal en point et qui ne peuvent être sauvées.
20 000 doses de vaccins en provenance du Botswana sont arrivées samedi 20 août à l’île Maurice. Le programme de vaccination débutera à partir de ce lundi 22 août et s’étalera sur 30 mois.
Mahen Seeruttun dit s’attendre à ce que le nombre de bétails abattus diminuera dans les jours à venir.
D’autres membres de la majorité gouvernementale étaient présents lors de cette rencontre, notamment la ministre Aurore Perraud, la PPS Roubina Jadoo-Jaunbocus, les députés Vikash Oree et Marie-Claire Monty, ainsi que des élus municipaux de Port-Louis.
Rizwaan Khodabux
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