Une odeur persistante de corps brûlés émane d’un crématorium situé à quelques mètres des habitations du morcellement Leclezio Lane à St-Paul. Au grand dam des résidents qui ont fait circuler une pétition pour demander aux autorités de fermer le lieu de crémation.
«Impossible d’ouvrir les portes et les fenêtres quand le corps d’un défunt est brûlé à quelques mètres de ma maison. Et cela a lieu pratiquement tous les jours », confie Manoobay Aunun. Selon cette habitante du morcellement Leclezio Lane, à St-Paul, ce crématorium nuit à la santé des habitants. Car, souligne-t-elle, outre la forte odeur de brûlé qui en émane, une épaisse fumée noirâtre et des cendres envahissent leurs maisons. « Nous n’en pouvons plus. Cela nous affecte à la fois psychologiquement et physiquement. »
Ainsi, précise la mère de famille, dès qu’un corps est brûlé, l’air devient irrespirable, vu que la fumée s’infiltre partout. « Tous nos effets personnels et nos ustensiles de cuisine en sont recouverts », confie Manoobay Aunun qui ne cache pas son exaspération. « Nous sommes obligés de tout recouvrir. Comment dans ce cas respecter nos rituels religieux ? Tout cela est loin d’être hygiénique. La proximité de ce crématorium ruine notre santé. On ne peut s’asseoir à la terrasse, quand le centre fonctionne. Une forte odeur de cadavres vous prend aux narines. » Elle déplore aussi le fait de ne plus pouvoir mettre les vêtements de ses enfants à sécher dehors.
Impact psychologique
Ce que craignent surtout les parents c’est l’impact psychologique que cette situation pourrait avoir sur les habitants, notamment sur les enfants. « Je cache la vérité à mon fils de six ans quand il me demande ce que l’on brûle à quelques mètres de sa chambre. S’il découvrait la vérité, il ne dormirait plus la nuit », poursuit la mère de famille. Ashvin confie, pour sa part, que « l’atmosphère lugubre qui plane en ce lieu nous donne envie de fuir. Je vais bientôt me marier et je ne sais toujours pas comment annoncer à ma future épouse qu’on habitera à côté d’un crématorium très fréquenté ». Il ajoute que ce sentiment d’impuissance les affecte davantage.Secret bien caché
Cela fait plus de dix ans que les résidents affirment qu’ils supportent cette situation. « Nous nous sommes faits avoir par les personnes qui nous ont vendu les parcelles. Autrefois, le lieu de crémation était bien caché dans les bois. On sentait bien la fumée, sans pour autant savoir d’où elle provenait », avouent les habitants. L’horrible secret a été mis au jour quand ils ont sollicité la mairie de Vacoas-Phoenix pour défricher les terrains boisés qui étaient devenus les repaires d’individus louches et de drogués. « En cherchant à être tranquilles, nous avons fait notre malheur. Ces arbres nous protégeaient, en fait, de l’odeur, de la poussière et de la fumée. Maintenant, on voit tout. La seule option qu’il nous reste c’est de faire fermer ce crématorium », avance Ashvin.Les habitants unanimes
Cette option fait l’unanimité parmi les résidents du lotissement. Ils ont adressé une pétition aux diverses autorités ainsi qu’à la mairie de Vacoas-Phoenix. « Nous exigeons qu’ils éloignent ce lieu de crémation. Il existe un incinérateur à Phoenix. Pourquoi encore incinérer des corps avec du bois et des pneus en caoutchouc ? » s’insurgent-ils. Le maire Navin Ramsoondar, intervenant dans l’émission Xplik ou K, a évoqué le mur qui sépare les habitations du lieu de crémation. « Ces murs sont inutiles. Ils ne stoppent pas l’odeur et la fumée » répliquent les résidents. Selon le maire, le conseil étudierait un autre site pour transférer ce crématorium, aménagé il y a plus de 30 ans. Il soutient que les autorités ont découragé l’utilisation du caoutchouc et que la mairie a affecté un employé pour le seul entretien de ce lieu de crémation, à l’origine privé. Les résidents, eux, n’ont qu’un seul souhait : « Ne plus avoir à supporter les désagréments que leur cause le crématorium. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !