Forte de son expérience diplomatique, Hillary Clinton a profité du chapitre sur la politique étrangère pour se poser, lors de son premier débat face à Donald Trump, en garante de la parole - et des alliances - de l'Amérique.
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Evoquant les "interrogations et inquiétudes" exprimées par des dirigeants à travers le monde sur les prises de position de l'homme d'affaires populiste, l'ancienne secrétaire d'Etat de Barack Obama, très à l'aise et consciente de son avantage, a adopté une posture résolument présidentielle.
"En mon nom, et je crois au nom d'une majorité d'Américains, je veux dire que notre parole est fiable", a-t-elle lancé sur un ton solennel, fixant la caméra.
Le candidat républicain à la Maison Blanche a notamment affirmé cet été que s'il devenait président, une intervention des Etats-Unis pour venir en aide à un pays de l'Otan en danger n'irait pas de soi, provoquant des réactions indignées.
L'un des principes de base de l'Otan stipule qu'une attaque contre l'un des membres est une attaque sur l'ensemble des alliés - un point que les Etats-Unis ont fait valoir après les attentats du 11 septembre 2001 et qui a justifié l'intervention de l'Otan en Afghanistan.
"Je veux rassurer nos alliés, au Japon, en Corée du Sud et ailleurs: nous avons des traités de défense et nous les honorerons", a encore lancé l'ancienne Première dame.
Souvent sur la défensive, perdant par moment le calme relatif dont il avait fait preuve depuis le début du débat, le septuagénaire novice en politique a martelé son message : les approches traditionnelles ont échoué, il est temps de passer à autre chose.
"Hillary a de l'expérience, je suis d'accord, mais, c'est une mauvaise expérience", a-t-il asséné, dénonçant tous les accords conclus par l'administration Obama, au premier rang desquels celui sur le nucléaire iranien.
"Si vous regardez le Moyen-Orient, c'est le chaos total, dans une large mesure sous votre direction", a-t-il accusé, s'attardant longuement sur la montée en puissance du groupe extrémiste Etat islamique (EI).
'Les mots ont de l'importance'
"Vous parlez de l'EI, mais vous étiez secrétaire d'Etat alors que le groupe n'en était qu'à ses balbutiements. Maintenant il est présent dans plus de 30 pays. Et vous voulez les arrêter? Je ne le pense pas", a-t-il asséné.
Mettant avant son "bon sens" et son "attitude de gagnant", il a assuré que sa réussite dans le monde des affaires serait un atout réel sur la scène internationale.
Le candidat républicain a par ailleurs une nouvelle fois défendu une approche moins interventionniste de la politique étrangère américaine.
Les Etats-Unis ne peuvent être "les gendarmes du monde", a-t-il martelé. "Je veux bien aider tous nos alliés, mais nous perdons des milliards et des milliards de dollars".
C'est sur la question nucléaire que l'ancienne secrétaire d'Etat s'est montrée la plus pugnace, évoquant l'"attitude cavalière" de l'homme d'affaires sur un dossier aussi sensible.
"Une homme qui peut s'enflammer sur un tweet ne devrait jamais avoir les mains proches des codes nucléaires", a-t-elle lancé.
Mettant en avant la politique américaine de lutte contre la prolifération nucléaire menée depuis des décennies par tous les présidents, démocrates comme républicains, elle s'est interrogée sur la capacité de jugement d'un candidat "qui a dit à plusieurs reprises que cela lui était égal si d'autres nations obtenaient des armes nucléaires: le Japon la Corée du Sud, même l'Arabie saoudite".
"Les mots ont de l'importance quand vous êtes candidat à la présidence. Et ils en ont encore plus lorsque vous êtes président", a conclu la candidate, sans un regard pour son rival.
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