Exportations vers les États-Unis : une réunion stratégique ce mercredi

L’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui garantit depuis 2000 un accès privilégié au marché américain pour les exportateurs mauriciens, suscite de vives inquiétudes. Cet accord, qui arrive à échéance en septembre 2025, a été au cœur d’une récente réponse parlementaire du ministre de l’Industrie Aadil Ameer Meeah à une question du député Lobine.

Les États-Unis, quatrième destination des exportations mauriciennes, ont absorbé Rs 6,8 milliards de produits locaux en 2024, dont Rs 5,7 milliards par 41 entreprises exportatrices. Ces dernières emploient 21 000 personnes, dont 10 000 Mauriciens. Mais l’annonce, le 2 avril, d’une taxe réciproque de 40 % par le président américain a semé la panique. Bien que ramenée à 10 % avec un sursis de 90 jours le 9 avril, cette mesure menace les avantages de l’AGOA. 

Une enquête éclair, menée du 7 au 10 avril auprès de ces entreprises, révèle un climat d’incertitude : les clients américains suspendent leurs commandes, attendant des clarifications sur les taxes. Certains exportateurs envisagent d’explorer de nouveaux marchés, un processus jugé long et complexe.

Le gouvernement ne reste pas inactif, assure le ministre. Une réunion stratégique, avec le Premier ministre et les stakeholders, est prévue ce 16 avril pour définir les prochaines étapes. Déjà, des dispositifs soutiennent le secteur : taxe réduite à 3 % sur les profits d’exportation, subventions sur les frais de fret et assurances-crédit, ou encore aides aux PME pour les foires internationales.

Face à la dépendance au marché américain, le ministère mise sur l’Afrique, portée par les accords AfCFTA, SADC et COMESA, ainsi que sur l’Europe, les Émirats, l’Australie et le Japon. Un plan d’action ambitieux, appuyé par des campagnes de promotion ciblées, est en préparation pour diversifier les débouchés et sécuriser l’avenir des exportateurs mauriciens.