Ces derniers jours, de nombreux abonnés du Central Electricity Board (CEB) se plaignent des factures d’électricité qui ont connu des hausses considérables en février dernier. L’organisme l’attribue à une surconsommation pendant la période festive de décembre dernier à janvier. Malgré cette demande accrue, le CEB assure être en mesure de répondre efficacement à cette augmentation de la demande.
« Un pic de consommation de 525 MW a été enregistré le 16 février dernier, dépassant les 510 MW en 2019. Nous avons atteint un record historique en termes de demande énergétique », indique la cellule de communication du Central Electricity Board (CEB). L’organisme assure toutefois que malgré cette forte demande énergétique, il assure « la fourniture continue en électricité sans aucune interruption ».
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Afin de garantir cette continuité, le CEB a déployé les moyens. « Les turbines sont exploitées à plein régime, ce qui optimise notre capacité de production. De plus, notre système de gaz est maintenu en stand-by, prêt à être intégré au réseau pour répondre à la demande croissante », précise la cellule de communication.
Le CEB fait ressortir qu’en dépit de ces défis, aucun secteur n’a été laissé sans courant et que son engagement envers la stabilité énergétique reste inébranlable. L’organisme dit prendre des mesures proactives pour répondre à la demande tout en assurant une fourniture fiable en électricité.
Coupures
Quid des coupures électriques dont se plaignant des abonnés ? La cellule de communication du CEB affirme qu’il est crucial de comprendre que les coupures, principalement observées la nuit durant la période estivale, sont principalement dues à des interférences extérieures impactant les lignes de haute, moyenne et basse tension.
« Nous faisons face à un problème significatif avec les attaques de chauves-souris sur nos lignes. Lorsqu’elles entrent en contact avec les câbles, cela crée des étincelles et des courts-circuits, entraînant la coupure de la ligne. Dans de tels cas, une équipe technique est rapidement dépêchée sur place », précise-t-on.
Lorsque la ligne est coupée, des opérations de commutation sont réalisées pour identifier la source du problème. « Les abonnés peuvent expérimenter une coupure momentanée, généralement de l’ordre de quelques minutes, avant que le courant ne soit rétabli. Notre système de contrôle est constamment vigilant. Dès qu’une anomalie est détectée, des mesures correctives sont mises en œuvre », rassure-t-on.
Les incidents sont certes plus fréquents le soir, mais des problèmes sont signalés également durant la journée. « Il y a aussi des branches qui endommagent des câbles. Nous mettons en œuvre des mesures pour y remédier. Une politique active d’élagage des arbres est en place, avec des équipes intervenant là où des branches menacent les lignes électriques », ajoute-t-on.
Endroits touchés
Au niveau du CEB, on explique qu’il n’y a pas de régions spécifiques concernées par les coupures. « Il n’y a pas d’endroit particulier. Ces coupures surviennent les nuits d’été avec les chauves-souris », évoque-t-on.
Délestage ou réparation continue
« Il ne s’agit pas de délestage, mais plutôt d’une gestion continue pour fournir de l’électricité, même lors des réparations. Les interruptions sont temporaires. Nous nous efforçons de résoudre rapidement les problèmes pour minimiser l’impact sur les abonnés. Contrairement à des pays comme la Réunion ou l’Afrique du Sud où il y a des délestages, à Maurice, on arrive à fournir de l’électricité à nos abonnés », précise le CEB.
Augmentation des factures
L’augmentation des factures peut être attribuée à plusieurs facteurs, y compris une consommation accrue pendant les mois festifs, des appareils énergivores, et des comportements de consommation inconscients. « Pendant le mois de décembre, il y a une surconsommation. C’est finalement en février qu’on doit régler les factures. Certaines personnes parlent alors de surfacturation », plaide-t-on du côté de l’organisme, soutenant que les factures seront de retour à la normale le mois prochain.
On fait ressortir que c’est l’Utility Regulatory Authority qui est responsable de valider toute augmentation tarifaire. « La dernière hausse remonte à février 2023. Sur les 410 000 abonnés domestiques, seulement 310 000 sont touchés, laissant 85 000 épargnés », dit-on.
Tarif
Au niveau du CEB, on met aussi en avant la tarification, en particulier pour les consommateurs dépassant les 300 unités (kW). La consommation énergétique est frappée d'une augmentation de 19,2% pour chaque kilowatt additionnel. « Des exemples concrets incluent le fait qu'une heure d'utilisation de l'air conditionné représente 1 à 2 kW, mais certaines personnes le laissent fonctionner toute la nuit, totalisant environ 10kW par jour », affirme la cellule de communication. Le CEB précise que 107 000 smart meters ont été installés. On recommande l'application MoKouran pour surveiller et étudier les tendances de consommation quotidiennement.
Label énergétique
On poursuit qu’il est crucial de sensibiliser à l'utilisation d'appareils plus économes en énergie, tels que les airfryers, et de prendre en compte l'impact énergétique réel lors de l'achat d'appareils électroménagers. « Certains ne prennent pas en compte le label énergétique. Au lieu d’opter pour un appareil qui a un label énergétique efficient, certains se penchent sur le prix alors que l’appareil en question est énergivore », déplore-t-on.
La cellule de communication met en exergue que des gestes simples, comme fermer correctement le réfrigérateur, peuvent économiser de l'énergie. « Les multiplicateurs d'alimentation sont également un facteur de consommation excessive. La recommandation du CEB de contrôler la consommation est justifiée, surtout pour éviter de dépasser les 300 unités », préconise-t-on.
Projets actuels ou prévus
Le CEB a des projets dans les énergies renouvelables, avec un accent particulier sur le stockage d'énergie par batterie (BESS). Ainsi que des projets solaires domestiques qui sont en cours pour les personnes vulnérables et les organisations caritatives. « Nous avons également mis en place un nouveau schéma de facturation nette pour l'énergie solaire domestique », souligne-t-on.
On rassure que le CEB travaille activement afin de diminuer notre dépendance aux combustibles fossiles, encourager l'utilisation de compteurs intelligents, et sensibiliser à la gestion de l'énergie.
La grogne des consommateurs
Les commentaires abondent sur les réseaux sociaux, où des consommateurs expriment leur mécontentement concernant leurs factures d'électricité du mois de février.
Marie, résidente de Pointe-aux-Sables, explique qu'en temps normal, elle dépense entre Rs 1 500 et Rs 2 000, et environ Rs 3 000 durant l'été. « La dernière facture affiche Rs 7 800, et le prochain relevé que nous avons déjà reçu sur MyT indique Rs 6 800. Nous ne comprenons pas. Au début, nous pensions que c'était peut-être normal. Ensuite, nous avons constaté que d'autres personnes se plaignent également. Nous n'avons rien utilisé de plus, sauf bien sûr la climatisation comme d'habitude. En général, nous payons Rs 3 000 avec la climatisation, et nous nous assurons toujours que la température est maintenue au-dessus de 24 degrés », souligne-t-elle.
Comme elle, Nasser G, un habitant du Sud, parle d’une hausse « conséquente » de sa facture. « Je paye mensuellement Rs 3 000 avec la clim. Or, pour février, ma facture s’élève à Rs 7 000 alors que ma consommation énergétique est restée la même », s’indigne-t-il. Ce dernier compte porter plainte.
S.G, une habitante de la capitale, a vu sa facture passer de Rs 6 000 à Rs 10 000. « Avec la chaleur, je mets la clim. Je m’attendais à une hausse, mais pas de Rs 4 000. Cela paraît suspect », lance-t-elle.
Anita, qui réside dans le Nord, est aussi inquiète par rapport à cette hausse. « Je vis seule. En décembre et janvier, je n’étais pas à Maurice. Malgré cela, ma facture a triplé. Ce n’est pas normal », fustige notre interlocutrice.
Même des ONG sont touchées par cette hausse, en l’occurrence, M-kids. Imam Arshad Joomun confie que la facture a grimpé drastiquement. « M-Kids payait Rs 1 200. La dernière facture est de Rs 7 000 », précise ce dernier.
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