Maurice a évité le pire quand la forte dépression tropicale Berguitta a changé de trajectoire à la dernière minute. Les vents violents atteignant les 100 km/h ont, cependant, laissé des séquelles. Récit.
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Avant le passage de la forte dépression tropicale Berguitta au cours de la semaine écoulée, nombreux sont ceux qui ont trouvé refuge dans les centres d’hébergement mis à disposition du public. Certains de ces lieux étaient dépourvus d’hygiène, avec des toilettes défectueuses et privés d’eau potable. C’est, dans une certaine mesure, grâce à des bouteilles d’eau en plastique que les réfugiés ont pu endurer ces épreuves.
Âgée de 27 ans et mère de six enfants, Sandra était parmi les milliers de sinistrés. Elle s’est rendue au centre de refuge de Sainte-Croix dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 janvier. « Je n’ai eu d’autre solution. Ma maison était en mauvais état. Elle coule comme une passoire », dit-elle. Qui plus est, la bicoque était menacée par deux arbres situés dans la cour. Quelques branches sont tombées sur sa maison, provoquant le déplacement des feuilles de tôle constituant le toit. Selon ses dires, ces deux arbres représenteraient un réel danger pour les familles des environs.
Les autorités auraient réclamé la somme de Rs 55 000 pour abattre l’un des arbres. « Cela aurait fait un total de Rs 110 000 à débourser. Comment réunir une telle somme ? Je ne peux toujours pas quitter le centre en raison de cette menace. »
Allocation insuffisante
Sandra explique que l’allocation quotidienne de Rs 175 accordée par l’état aux victimes de catastrophes naturelles est insuffisante. « Avec cet argent, je ne pourrais même pas acheter une feuille de tôle pour mon toit », soutient-elle.
« Je vis en concubinage depuis quelques années déjà. J’ai trois enfants et mon concubin en a trois, la dernière est âgée de 6 mois seulement. Comme elle est petite et fragile, ce n’est pas évident de s’occuper d’elle dans de telles conditions. Faute de moyens, je mettais des couches déjà utilisées à sécher, pour m’en servir pour mon enfant. Nous faisons face aux insectes, surtout avec la prolifération des moustiques due à l’accumulation d’eau des récentes pluies », dit Sandra.
Évoquant son mode de vie, Sandra explique que son concubin effectue des travaux à la petite semaine, mais jusqu’à présent, il n’a pas trouvé d’emploi fixe. Il bosse jour et nuit pour que la famille ait de quoi manger. Dans sa petite bicoque en tôle, dépourvue d’électricité, le constat est accablant. Les poutres en bois risquent de céder à tout moment, étant vieilles et rongées par les termites. Huit personnes sont contraintes de dormir dans cette maisonnette d’une pièce seulement.
« Mes enfants dorment sur le lit, tandis que mon concubin et moi, nous dormons à même le sol, faute de place. » Cette même pièce fait fonction de cuisine et de chambre. De l’autre côté de la maisonnette, dépourvue d’eau potable, se trouve une mare due à l’accumulation d’eau. Sa voisine y lave son riz avant la cuisson. Deux briques, ainsi qu’une vieille grille trouvée au fond de la cour, font office de four.
Pas les moyens de se payer une maison
Selon les dires de notre interlocutrice, cela fait deux ans qu’elle a effectué les démarches pour obtenir une maison. La Mauritius Housing Company lui aurait réclamé la somme de Rs 10 000 pour qu’elle devienne éligible pour un logement. Somme qu’elle est incapable de trouver. « Déjà que pour nourrir mes enfants, je n’ai pas suffisamment de moyens », explique-t-elle. « J’aimerais trouver un endroit décent pour faire vivre ma famille dans de meilleures conditions. »
Même son de cloche du côté de Joanne Bavastro, une habitante de Baie-du-Tombeau. Celle-ci était parmi les 1 300 sinistrés au centre de Saint-Malo. Grand-mère d’un nourrisson de 9 jours, elle explique que l’enfant a dû être admis à l’hôpital. « Mon petit-enfant a dû être admis à l’hôpital, car il avait des problèmes respiratoires causés par la fumée des cigarettes de certains des réfugués. Il suffoquait et a dû être admis aux soins intensifs », dit-elle.
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