Smplicity. Co a une vaste expérience en conseil aux entreprises grâce à un portefeuille-clients fourni comme Sky, Tesco et Groupon. Elle est dirigée par Goolshun Belut qui a exercé comme Senior Consultant à Accenture en Irlande et en Grande-Bretagne. Il tente de cerner les atouts et faiblesses des entreprises mauriciennes.
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Comme d’autres directeurs de compagnie, Goolshun Belut fait valoir que les défis majeurs auxquels Maurice fait face est, dans l’ordre, l’innovation, le développement de talents et le partage des savoirs. « Les talents ne manquent pas à Maurice et les Mauriciens sont des bosseurs. Moi-même, j’ai eu la chance de travailler pour quelques sociétés qui figurent parmi les 500 leaders mondiaux et apporter les technologies d’affaires à travers le monde. »
Malgré l’apparition de nombreuses start-up et sociétés ces dernières années, dit-il, le secteur peine à innover, surtout dans ceux du marketing et de la vente. « Avec l’apport de la technologie, le monde connaît des mutations et le comportement des individus change, aussi faut-il oublier les vieilles méthodes du monde des affaires ». Le développement des talents pose une véritable interrogation. Il est devenu indispensable que les leaders en affaires, entrepreneurs et autres directeurs investissent dans la formation afin de permettre à leurs salariés ayant des capacités à se développer pour que l’entreprise en sorte gagnante avec des idées innovantes. Pour répondre à ce défi, Goolshun Belut plaide pour la gratuité des connaissances, fustigeant les individus qui refusent le partage. Il cite, à ce sujet, le cofondateur d’Inter : « Knowledge is power. Knowledge shared is power multiplied. »
Étroitesse du marché mauricien
L’étroitesse du marché mauricien, souvent présentée comme un obstacle aux produits et services locaux, n’a pas été exploitée à sa juste mesure. La prospection du marché africain peut-elle ouvrir des débouchés à nos produits et services ? « Il existe un grand potentiel à Maurice et nous jouissons d’une bonne image, ainsi que de bonnes positions en Afrique, mais je note que les entrepreneurs africains sont en train d’innover plus rapidement que nous. Il faut qu’on se rattrape afin d’être toujours en avance, que ce soit en Afrique ou ailleurs », indique notre interlocuteur.
Le manque de créativité trouve une de ses origines dans notre système éducatif, qui met trop l’accent sur les études académiques, avec la perspective que les examens permettent d’obtenir un diplôme et un travail. « Nous avons été moulés ainsi. Parfois, la pression vient de nos parents qui, eux-mêmes, appartiennent à la vieille école de pensée. Je pense que chaque individu doit écouter sa petite voix intérieure et son courage et, au besoin, relever les défis. »
Nouvelle culture d’entreprise
S’agissant de l’état financier des PME, de leurs capacités à soutenir les charges et de leurs moyens face à la concurrence, Goolshun Belut plaide pour que l’État leur vienne en aide afin qu’elles puissent aussi devenir innovantes et développer leurs effectifs qui possèdent des capacités. Le soutien financier et la formation, aussi bénéfiques soient-ils, doivent aussi favoriser une nouvelle culture d’entreprise, tant dans les petites que dans les grosses firmes. Il cite à ce sujet les questions que se pose un chef d’entreprise : « Que se passe-t-il si nous les formons et qu’ils nous quittent ? Que se passe-t-il si nous ne les formons pas et ils restent ? » À ces questions, il répond que la solution est d’établir une culture d’entreprise consistante et de promouvoir ses valeurs. « Il faut aider les salariés à donner le meilleur d’eux-mêmes, si la culture est centrée sur la formation, les meilleurs d’entre eux voudront rester ».
Diaspora mauricienne
Appelé à commenter le désintérêt des hauts professionnels de la diaspora mauricienne pour leur pays, Goolshun Belut parle d’une problématique ‘culturelle’, car Maurice doit être en mesure de démontrer sa volonté de s’adapter aux mutations. Cette question n’est pas sans rapport avec les barèmes salariaux pratiqués à Maurice, notre interlocuteur se dit ainsi favorable à une politique salariale minimale pour certains postes et responsabilités.
Cependant, il cite un cas expérimental où une start-up avait mis sur pied un barème salarial égalitaire et les salaires connus de tous. « Cela a encouragé plus de collaboration sur le lieu de travail et explique sans doute la croissance rapide de l’entreprise », fait-il observer, en invitant l’État à s’engager davantage auprès des entreprises afin d’aider à leur développement.
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