Enquête sur le speed boat échoué à Sainte-Rose : Rs 800 000 promises au skipper pour effectuer le voyage Maurice-Réunion

• Les trois Mauriciens arrêtés mis en examen
• Des serins comme monnaie d’échange contre de la drogue

S’ils avaient pu accomplir leur mission, l’aller-retour entre Maurice et la Réunion aurait rapporté gros aux trois membres de l’équipage du speed boat découvert échoué à Sainte-Rose le lundi 24 avril. C’est ce qui ressort de l’enquête de la gendarmerie réunionnaise, relayée par la presse locale. 

Les Mauriciens Andy Patate, Benjamin Leu et Roddy Meunier ont été mis en examen le vendredi 28 avril, au palais de justice de Saint-Denis, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour détention, transport et tentative d’exporter du cannabis, importation d’animaux vivants sans contrôle vétérinaire et association de malfaiteurs. 

Dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Benoît, les trois hommes ont dû s’expliquer sur ce déplacement inter-îles effectué illégalement, car ni les services de l’immigration mauriciens ni la police aux frontières française n’en avaient été informés.

L’interrogatoire des suspects a permis aux enquêteurs de déterminer leur trajet. Ils avaient accosté à Saint-Philippe, au sud de l’île. Mais alors qu’ils repartaient vers Maurice, une panne de moteur les a contraints à abandonner le bateau, non immatriculé et équipé de deux moteurs hors-bord de 125 chevaux, contre des rochers dans l’anse des Cascades, à Sainte-Rose, sur la côte est. 

Celui qui a assuré le rôle de skippeur dit avoir pris les commandes de la vedette contre la promesse d’être payé 16 000 euros, l’équivalent d’environ Rs 800 000. Les deux autres affirment avoir participé à cette expédition nocturne à haut risque contre des rémunérations prévues de 5 000 et 6 000 euros, soit Rs 250 000 et Rs 300 000. L’un d’eux est un pêcheur d’origine rodriguaise installé à Maurice. Assistant du skippeur, c’est lui qui veillait à ce que le bateau ne soit pas à court de carburant. Selon la presse réunionnaise, le troisième Mauricien, chauffeur occasionnel, était chargé de la liaison avec les contacts réunionnais.

Outre ces trois personnes interpellées après l’échouement du speed boat dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 avril, un quatrième suspect a été arrêté la semaine dernière. Il s’agit d’un retraité réunionnais âgé de 69 ans qui serait un contact local des Mauriciens. 

L’enquête des gendarmes a aussi permis de comprendre qu’en quittant Maurice, le trio avait emmené des serins pour les remettre à des trafiquants à la Réunion en échange de stupéfiants. Cependant, à ce jour, aucune trace de drogue n’a été décelée sur le bateau.