L’émission « Au Cœur de l’Info » du lundi 6 janvier a été axée sur l’actualité brûlante autour de l’arrestation de Harvesh Seegolam, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, par l’Anti-Money Laundering Unit du Central Criminal Investigation Department (CCID). Patrick Hilbert a reçu plusieurs invités sur le plateau, dont l’ancien magistrat Noren Seeburn, pour en discuter.
Cette affaire, qui secoue le paysage financier mauricien, est liée à l’enquête sur la Mauritius Investment Corporation (MIC) et l’arrestation de l’ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM) est probablement la première d’une série à venir sur différents dossiers. Cependant, le Premier ministre Navin Ramgoolam a assuré qu’il n’y aura pas de politique de vengeance.
Mais au-delà des déclarations officielles, qu’en est-il du nouveau mode opératoire de la police, du rôle de la Financial Crimes Commission et du fonctionnement de la justice mauricienne dans ce genre de dossier ?
Ce sont autant de questions auxquelles ont essayé de répondre Noren Seeburn, ancien magistrat, Neelkanth Dulloo, avocat, et Ranjit Jokhoo, ex-inspecteur de police. Pour Noren Seeburn, cette arrestation s’inscrit dans un processus démocratique. « La justice a son fonctionnement tout comme la politique. Le gouvernement fait et applique des lois et la justice sanctionne quand il y a des manquements aux lois », a-t-il expliqué, tout en rappelant la tenue des élections générales, un processus démocratique. À la suite de cela, « il y a eu un nouveau gouvernement ainsi qu’un nouveau dirigeant à la tête de la Banque de Maurice, qui a découvert une fraude au préjudice du public puisque les fonds publics ont été détournés.
Une plainte a été faite à la police et de là démarre la chaîne de la justice. Cela n’a rien à voir avec une décision politique ». Pour l’ancien magistrat, le peuple veut des réponses et reste vigilant car il faut que ces enquêtes aboutissent.
L’arrestation était une suite logique, selon Neelkanth Dulloo, puisque c’était à la police de prendre le relais après que le gouverneur actuel de la BoM, Rama Sithanen, a dévoilé les informations sur la situation actuelle et la découverte faite. « Je suis un peu surpris que ce ne soit pas la Financial Crimes Commission, mais l’Anti-Money Laundering Unit du CCID qui mène cette enquête. On en connaîtra la raison peut-être plus tard, mais ce n’est que le commencement. À partir de maintenant, plusieurs personnes de différentes institutions seront interpellées. Je ne serai pas étonné qu’il y ait une cinquantaine d’arrestations », a estimé l’avocat.
Ranjit Jokhoo est, lui, d’avis qu’il y a un changement de mentalité. « On voit que dans ce cas, on procède étape par étape. D’ailleurs, dans un cas de ‘conspiracy’, cela ne peut être l’œuvre d’une seule personne. Du coup, on s’attend à ce que cette enquête continue jusqu’à son aboutissement », a indiqué l’ancien inspecteur de police.
Proposition d’une commission
L’ancien magistrat Noren Seeburn a souligné qu’il serait bénéfique de mettre en place une commission « qui pourrait s’appeler Comité Justice et Vérité » et dont le but serait d’aller à la chasse aux coupables et retourner l’argent du peuple. « Ce comité pourrait voir dans tous les domaines, pas seulement la MIC et se pencher sur l’argent et les biens publics », a-t-il indiqué tout en précisant qu’il faut plus de transparence quand il s’agit des fonds publics.
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