En raison d’une mauvaise récolte : le thé local se fait rare dans les supermarchés

Le ministère de l’Agro-industrie veut relancer le secteur du thé. Mais pour l’instant, on en est encore loin : de nombreux supermarchés font face à une pénurie de thé local en raison d’une mauvaise récolte. En effet, il est difficile en ce moment de trouver du thé mauricien en grands logements, les supermarchés ne proposant que les petits logements. Cette situation perdure depuis quelque temps déjà et elle risque de se poursuivre jusqu’à décembre car la production est en chute.

Les planteurs, eux, se demandent comment le ministère compte relancer le secteur. Pour Max-Emil Boullé, ancien directeur d’usine, il faut d’abord aider les planteurs à réhabiliter leurs plantations. Il est d’avis qu’il faut produire du thé de bonne qualité avant de penser à relancer le secteur.

Le directeur général de l’usine Bois Chéri, Dominique Clevin, explique que la chute de la production de thé « est principalement due au changement climatique. On fait face à cette situation depuis l’année dernière. Cette année, on a eu un hiver rude ». Il demeure toutefois optimiste : « On espère qu’au mois de novembre, ce problème sera résolu. »

De son côté, l’usine de thé Corson a émis un communiqué au début du mois de septembre. Elle précise qu’elle a des difficultés à satisfaire les commandes. « À ce jour, nous avons fait de notre mieux pour vous livrer les produits disponibles. Le thé est un secteur saisonnier et nous venons tout juste de recommencer la cueillette pour l’année 2016/2017. Nous espérons donc que dame Nature sera généreuse afin de recevoir suffisamment de feuilles pour faire du bon thé Corson ! »

Un responsable de l’hypermarché Super U de Grand-Baie souligne qu’il y a effectivement une pénurie de thé local en ce moment. Il confie que cela affecte aussi les touristes : « Il y a un véritable engouement des Chinois pour le thé Corson, ils en raffolent et en achètent en très grande quantité. »

Jean-Philippe Venpin, le directeur général de la chaîne Winner’s, confie : « Nos principaux fournisseurs nous ont fait comprendre que la récolte n’est pas bonne car l’hiver a été rude. »

Il souligne que la situation risque de perdurer  au moins jusqu’à décembre car d’après les informations qu’il a reçues, la production locale a chuté de 25 %. « On doit se contenter des petits logements », lâche-t-il.