À deux jours de passer en jugement devant la cour intermédiaire pour escroquerie alléguée, l’avocat radié, Prakash Boolell, a saisi la Cour suprême contre les magistrats qui président son procès. Les juges ont examiné sa plainte le jeudi 21 novembre 2019 avant de réserver leur décision.
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Le compte à rebours est lancé pour Prakash Boolell. Sa motion en Cour suprême a été entendue le jeudi 21 novembre 2019. C’était devant les juges Nirmala Devat et Benjamin Marie Joseph. L’avocat radié réclame l’arrêt de son procès devant la cour intermédiaire pour escroquerie alléguée. Cela alors que la date du jugement dans le procès avait été fixée au 28 octobre 2019. Ladite motion en Cour suprême avait été déposée à J-2 de son jugement, soit le lundi 28 octobre 2019, par le biais de son avoué, Me Rajendra Appa Jala,
La demande de l’avocat radié est dirigée à l’encontre des magistrats Niroshini Ramsoondar et Raj Seebaluck. Le Directeur des poursuites publiques (DPP) est cité comme codéfendeur. Les juges ont réservé leur jugement après les débats sur la motion de l’avocat radié.
Appel déguisé
Le jeudi 21 novembre 2019, Me Ramanathan Pyneeandee, avocat de Prakash Boolell, a été mis à l’épreuve par le juge Nirmala Devat. Celle-ci a notamment voulu savoir si l’avocat « a lu son dossier avant de venir en cour aujourd'hui ?». La juge devait, à un moment donné, faire ressortir à l’avocat que « vous êtes debout depuis 30 minutes, rien n’est sorti en substance ». Me Ramanathan Pyneeandee a répliqué qu’il pensait que le cas « serait discuté en droit uniquement ».
La Cour suprême a aussi voulu savoir sur quelle base se repose la demande de Prakash Boolell pour demander aux juges d’intervenir face au déroulement du procès en cour intermédiaire.
Lui donnant la réplique, Me Shakeel Bhoyroo, Senior State Counsel, avocat représentant les deux magistrats de la cour intermédiaire, a avancé que « la demande de Prakash Boolell est mal conçue et ressemble à un appel déguisé ». Il ajoute que la cour ne peut permettre qu’un prévenu dans l’attente de son jugement dans une affaire devant la cour intermédiaire, saisisse la Cour suprême pour contester chaque décision intérimaire ou encore interlocutoire. Cela, dit-il, « risque de retarder tout le processus ». Pour Me Denis Mootoo, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, et représentant le bureau du DPP, Prakash Boolell a failli à mettre en avant les faits relatifs derrière sa motion.
Dans son affidavit, Prakash Boolell a affirmé qu’il fait face à un procès pour escroquerie de la somme de Rs 130 000 au préjudice d’un retraité devant la cour intermédiaire. Délit commis le 30 mai 2012 à Quatre-Bornes.Il a plaidé non coupable et a assuré sa propre défense. Il dit avoir déposé une première contestation contre les magistrats le 22 mai 2019 en Cour suprême, mais celle-ci avait été refusée.
L’avocat radié dit avoir également demandé la réouverture du procès après que le témoin dont il avait besoin pour sa défense se trouvait à l’étranger et serait à Maurice à la mi-octobre 2019. Les magistrats n’avaient pas accédé à sa demande. Il souligne avoir aussi présenté une motion de renvoi du procès, le 30 septembre 2019, mais elle avait également été rejetée.
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