Il aurait pointé du doigt une magistrate avant de lui lancer : « Shut up ! ». Lui, c’est nulle autre que Dev Hurnam. Celui-ci demande à réintégrer le barreau. L’ordre des avocats a déploré le mercredi 23 octobre 2019, l’attitude «irrespectueuse » de l’avocat radié.
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La motion, présentée par Dev Hurnam, pour réintégrer le barreau mauricien a été entendue, le mercredi 23 octobre 2019 en Cour suprême. C’était devant les juges Benjamin Marie Joseph, Nicholas Oh San-Bellepeau et Elisabeth Sabrina Johan Moutou-Leckning.
La motion de l’ancien avocat est dirigée contre l’Attorney General et l’Ordre des avocats de Maurice, à savoir la Mauritius Bar Association (MBA).
À l’appel de l’affaire, Vikash Purang, secrétaire de juge, a été appelé à la barre par Me Patrice Doger de Spéville, Senior Counsel. Le témoin, a présenté une copie certifiée du dossier d’un procès au civil, logé par Dev Hurnam contre la juge Rehana Mungly-Gulbul et son époux, Me Raouf Gulbul. Procès qui est toujours en cours et qui sera appelé ce jeudi 24 octobre 2019 devant la cour civile intermédiaire. La MBA s’intéresse de l’audience du 8 avril 2019 dans cette affaire.
«British qualified barrister»
Selon le procès-verbal du procès en cour civile intermédiaire, un des deux magistrats, chargés d’examiner la plainte de Dev Hurnam, lui a reproché le fait que l’ancien avocat lui ait « pointé du doigt ». Cela en au moins quatre occasions. Il est aussi question d’une réponse fournie par Dev Hurnam à la magistrate à qui l’ancien avocat aurait déclaré : « Pouvez-vous continuer à écouter cette affaire avec une telle attitude ? ». La séance de ce jour-là fait aussi état du fait que Dev Hurnam aurait notamment lancé: « Shut up ! » à la magistrate avant de quitter l’audience.
Pour Me Patrice de Doger de Spéville, Senior Counsel, cela est la preuve d’une conduite «irrespectueuse » et témoigne d’une attitude «rebelle » de Dev Hurnam après avoir notamment « attaqué » la juge Rehana Mungly-Gulbul et son époux, l’avocat Raouf Gulbul, dans sa plainte en cour intermédiaire. Pour l’avocat de la MBA, il y va de son « devoir » de présenter ces faits à la Cour suprême afin de permettre aux juges de décider si Dev Hurnam s’est effectivement réformé comme avance l’intéressé dans sa demande devant la Cour suprême.
Poursuivant son intervention, l’avocat de la MBA a invité le panel de juges à considérer si Dev Hurnam est toujours habilité à se considérer comme un « British qualified barrister ». Cela comme avancé par ce dernier dans sa motion. Pour Me Patrice Doger de Spéville, la réponse est « non » du fait que Dev Hurnam n’est plus membre du « Inns of Court » de l’Angleterre.
À quoi Me Robin Ramburn, Senior Counsel de Dev Hurnam, a protesté vivement. L’avocat s’est intéressé à la position de la MBA dans la motion de Dev Hurnam. Position qui, selon lui, est passée de neutre à celle de contestataire. Pour Me Robin Ramburn, l’affaire devant la chambre civile de la cour intermédiaire « n’a pas encore été jugée» et donc il serait « inapproprié » pour les juges d’émettre une conclusion sur le sujet. L’affaire a été ajournée au 28 novembre 2019.
Radié du barreau mauricien le 28 janvier 2008, Dev Hurnam estime avoir payé le prix fort après sa condamnation de six mois de prison dans une affaire de faux alibi pour un de ses clients impliqué dans le braquage de la State Bank de Grand-Bois en mai 2000. Il est représenté par un panel d’avocats composé des Senior Counsels Désiré Basset, Antoine Domingue, Robin Ramburn et les avocats Imtihaz Mamoojee, Nandraj Patten et Zaredhin Jaunbaccus.
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