Emploi: plus de 3000 professionnels étrangers exercent à Maurice

Thierry Goder, directeur d’Alentaris, une agence de recrutement, souligne que le nombre d’expatriés professionnels est plus élevé dans le secteur financier. « On observe de nombreux professionnels dans les banques, l’off-shore et le secteur d’assurance », souligne-t-il. Par ailleurs, il dit noter une présence grandissante d’expatriés dans l’immobilier. « Dans l’hôtellerie, nous comptons plusieurs Chief Executive Officers qui sont des étrangers. Ils occupent, par ailleurs, d’autres postes prestigieux dans le secteur, tels que chefs de cuisine ou responsables de Spa, entre autres », ajoute notre interlocuteur. Les autres secteurs demandeurs de compétences étrangères sont l’ingénierie, la construction et l’informatique.

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Et la fonction publique ?

Selon Radhakrishna Sadien, président de la Government Services Employees’ Association (GSEA), lorsqu’on parle de fonction publique, il ne faut pas ignorer les personnes employées dans les divers corps-paraétatiques, car « elles sont également recrutées à travers la Public Service Commission ». « Par exemple, on note que c’est un ressortissant pakistanais qui dirige la Mauritius Revenue Authority », soutient le syndicaliste. Au niveau du service public, indique Radhakrishna Sadien, de nombreux professionnels, techniciens et ingénieurs sont employés dans le secteur maritime. « La plupart de ces professionnels sont d’origine indienne », précise le syndicaliste. Et d’ajouter : « Bien évidemment, quand on évoque les professionnels étrangers embauchés dans la fonction publique, on ne peut ignorer les médecins qui travaillent dans nos hôpitaux. Toutefois, ces dernières années, nous notons que le nombre de médecins est en baisse », précise-t-il.

Manque de compétence à Maurice

Selon l’économiste Vishal Ragoobur, le recrutement de professionnels étrangers est considéré comme une mesure incontournable dans un contexte du manque de compétences au niveau local. « Maurice a besoin de recruter des profes-sionnels étrangers dans divers secteurs de l’éco-nomie, parce que ces derniers ont eu une exposition internationale, ce qui les rend plus performants dans l’exercice de leurs compétences », explique, pour sa part, Thierry Goder. Par ailleurs, ajoute Radha-krishna Sadien, quand de nouvelles institutions sont créées à Maurice, il faut recruter des cadres étrangers, qui possèdent les qualifications requises, pour former des Mauriciens.

Salaires : à partir de Rs 30 000

Qu’en est-il du niveau de la rémunération ? Selon une source du Board of Investment (BOI), le salaire de base d’un professionnel doit dépasser Rs 60 000 mensuellement pour qu’il puisse se voir octroyer un ‘Occupation Permit’. Cependant, pour les professionnels du secteur des TIC, le salaire de base doit dépasser les Rs 30 000 par mois. En ce qu’il s’agit des expatriés travaillant pour leur compte, les revenus de l’activité de l’entreprise devra dépasser Rs 600 000 par an, avec un investissement initial de 35 000 dollars américains. Outre leurs salaires, expliquent nos interlocuteurs, ces expatriés reçoivent divers bénéfices, tels qu’une allocation pour le logement et le transport de même que des billets d’avion gratuits, entre autres.