
À partir du 1er janvier 2018, les loyers des emplacements commerciaux seront revus à la hausse à travers la Landlord & Tenant Act, après un moratoire de treize ans.
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Les commerçants ont réclamé l’intervention du gouvernement pour étendre le moratoire sur la Landlord & Tenant Act portant sur la hausse des loyers des emplacements commerciaux. Mais celui-ci n’est pas prêt à céder à la pression.
Si le gouvernement reste inflexible à la demande des commerçants, les propriétaires pourront augmenter les loyers de 10 % par an sur une durée de sept ans pour que les loyers soient plus ou moins conformes aux prix du marché. Cela après que propriétaire et locataire se soient mis d’accord sur un loyer indexé sur le prix du marché en 2005. Sans accord entre les deux parties, c’est au Fair Rent Tribunal d’arbitrer le différend.
Cet amendement à la Landlord & Tenant Act devait entrer en vigueur en 2005, mais avait été repoussé pour 2009, puis 2012. Un nouveau moratoire avait été ensuite accordé jusqu’au 31 décembre 2017 à la demande des commerçants. Les dispositions du texte de loi entrent donc en vigueur le 1er janvier 2018. Mais, pour le front commun des commerçants de Maurice, ne pas accorder de nouveau moratoire équivaudrait à tuer un grand nombre de petits commerces avec d’importantes pertes d’emploi à la clé.
« Port-Louis et les autres villes sont paralysées depuis longtemps. Beaucoup de commerces peinent alors que d’autres ferment leurs portes. Il n’y a qu’à faire une petite visite dans la capitale pour voir le nombre d’emplacements vides. Même dans les plus grands centres commerciaux, des magasins ferment, faute de clients », dit Raj Appadu, porte-parole du front commun des commerçants de Maurice.
Pas de nouveau moratoire
Pour ce dernier, permettre l’application des dispositions de la loi équivaudrait à forcer la fermeture d’autres magasins entraînant des licenciements.
« On nous avait promis un deuxième boom économique, mais on attend toujours. Nous avons écrit au ministère du Logement et des Terres ainsi qu’au Bureau du Premier ministre pour leur demander d’accorder un nouveau moratoire », poursuit-il.
Ismet Abdoolah, secrétaire de l’Association des commerçants de Beau-Bassin/Rose-Hill, abonde dans le même sens. « Je crains fort que dans la conjoncture, plus de 50 % des commerces ne puissent survivre », a-t-il affirmé au Défi Quotidien la semaine dernière.
Par contre, c’est un autre son de cloche du côté de Business Mauritius. Le CEO de cette institution, M. Raj Makoond, rappelle que « cette loi n’avait pas été revue depuis les années 1960, avec pour conséquence une anomalie sérieuse quant aux formules applicables pour les loyers commerciaux. »
Pour lui, les locataires ont eu douze années de « préavis », pour arriver, en 2017, à un loyer qui serait plus ou moins proche du prix du marché. Quoiqu’il en soit, au niveau du ministère des Finances et du ministère du Logement et des Terres, il n’est pas question de céder à la demande des commerçants.
« Il n’y a pas lieu d’accorder une nouvelle période de grâce, étant donné que la période de transition a déjà dépassé les dix ans. Nous avons consulté le ministère des Finances et il est du même avis que nous. Il n’y a pas lieu d’entamer des consultations avec les commerçants », explique-t-on au ministère du Logement et des Terres.

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