À 69 ans, elle n’aura jamais imaginé affronter une situation aussi traumatisante. Rosemay (prénom modifié), veuve depuis cinq mois, dit avoir échappé à un viol, le 22 décembre à son domicile des hautes Plaine-Wilhems. Scénario peu commun : la retraitée a menacé de mort son agresseur qui a pris la fuite. Billy, 36 ans, a été arrêté peu après.
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À qui faire confiance ? Cela fait des années qu’elle connaît le jeune homme. « Je suis une personne généreuse qui aime aider les gens. Je connais cet individu et sa famille depuis longtemps. Je leur ai rendu de nombreux services », explique la dame qui tremble encore de sa mésaventure. Il y a cinq mois, dit-elle, «mon époux s’en est allé dans son sommeil.»
Après la mort de son époux, le dénommé Billy se serait présenté à son domicile. « Il m’a prétendu qu’avant de mourir, mon époux lui avait confié de menus travaux à réaliser dans dans la maison. La toiture est en tôle, il arrive qu’elle fuit lors des averses. Il était chargé de colmater les brèches », explique la veuve .
« Mo pas ti ena doute lor li, j'avais confiance en lui.» Il aura suffi de quelques minutes, pour que cette confiance soit trahie.
Le 22 décembre à 13h45, Rosemay est à son domicile quand se présente Billy. « Il n’était pas sensé travailler à ce jour-là », explique la dame. Toutefois, l'homme lui affirme qu’il ne sentait pas bien. « Li dire moi li pas korek ek ki li pe rode enn verre delo », relate Rosemay.
« Zet mwa emba »
Alors que Billy pénètre dans la maison, la dame en profite pour lui indiquer que la toit fuit dans sa chambre. Elle n’aura pas le temps d’en dire plus. « Enn sel coup, linn maye mwa ek zet mwa emba. Monn essaye kriyer, mais linn met lamé lor mo labousse. Linn riss moi ziska lor lili », raconte la victime. Rosemay tente de se défendre, mais rien n’y fait, son agresseur est déterminé.
« Il a enlevé mon legging, puis mon sous-vêtement. J'ai pu crier, mais personne ne m’a entendue. Il allait me violer », lâche-t-elle. Dans une ultime tentative de se défaire de son agresseur, la retraitée choisit d'entrer dans son jeu.
« Mone bizin dire li laisse mo all verse mo diriz apres nou kapav fer ce ki li envi ». Son agresseur devait alors lâcher prise. « Je ne sais d’où m’est venue cette force, mais une fois debout, j’ai commencé à crier que j’allais le tuer. Mo dire li fort, mo pou touye twa, mo pou touye twa pou bann dimoune tender », précise-t-elle.
Les cris de détresse de la veuve mettent son agresseur en fuite. « Quelques instants plus tard, sa compagne a débarqué et je lui ai tout raconté », poursuit Rosemay. La sexagénaire s’est rendue au poste de police pour le dénoncer. Le suspect était également présent pour consigner une déposition. Après avoir entendu la dame, l’homme a été placé en état d’arrestation pour attentat à la pudeur. Dans sa version des faits, l’agresseur nie catégoriquement les accusations de la veuve. « C’est elle qui s’est jetée sur moi. Nous sommes tombés alors que je luttais avec elle », a-t-il affirmé aux policiers.
Dimanche, il a comparu devant la Bail and Remand Court pour être inculpé. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Jeudi, Billy a participé à une reconstitution des faits.
La veuve dit ne plus vouloir faire confiance à quiconque. Elle estime même que son agression ait été préméditée. L’enquête policière se poursuit afin de tirer cette affaire au clair.
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