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Eleanor - Dengue : risque d’une nouvelle prolifération de moustiques

Dr Diana Iyaloo, Dr Kursheed Meethoo-Badulla et Eshan Fareedun.

Il pourrait y avoir une recrudescence de moustiques, à cause de la tempête tropicale modérée Eleanor. Il faudra éliminer les accumulations d’eau, avance Dr Diana Iyaloo. Elle est la responsable de la division de biologie et de contrôle des vecteurs du ministère de la Santé.

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La tempête tropicale modérée Eleanor pourrait avoir un double effet sur l’épidémie de la dengue. D’un côté, le système pourrait être bénéfique, car les vents pourraient éliminer les moustiques adultes. Cependant, les averses pourraient également entraîner des accumulations d’eau, favorisant ainsi une nouvelle prolifération des moustiques. Celle-ci surviendrait deux à trois semaines après les pluies. C’est ce qu’explique Dr Diana Iyaloo, responsable de la division de biologie et de contrôle des vecteurs. Néanmoins, les autorités sanitaires ont prévu une stratégie pour remédier à ce problème. Mais son succès dépendra de la participation et de la responsabilité citoyennes.

Sommet de l’iceberg

La présente épidémie de la dengue est sans précédent, selon le Dr Kursheed Meethoo-Badulla, Regional Public Health Superintendent au ministère de la Santé. Elle note une augmentation significative du nombre de cas de dengue au quotidien. « Nous n’avons jamais enregistré plus de 30 à 50 nouveaux cas par jour, lors des précédentes épidémies », fait-elle observer.

Cette incidence accrue est attribuée à la présence du moustique tigre, vecteur de la dengue, précise le Dr Iyaloo. Une enquête menée par la division de biologie et de contrôle des vecteurs a révélé la présence généralisée du moustique tigre à travers le pays. Ainsi, le nombre de 1 300 cas de dengue enregistrés, depuis le 11 décembre, ne représente que le sommet de l’iceberg, explique le Dr Badulla. Car il ne s’agit que des cas rapportés. « Pour toute maladie infectieuse, tous les cas notifiés ne représentent qu’une fraction des cas réels. Il y en a bien plus que ceux rapportés officiellement », ajoute-t-elle.

Cette recrudescence de moustiques est due au changement climatique, qui entraîne de fortes pluies et des accumulations d’eau. L’augmentation des températures favorise également la prolifération des moustiques tigres, précise le Dr Iyaloo.

Elle note que l’incidence du moustique tigre en janvier était deux fois supérieure à celle pour le même mois en 2023. « Mis à part les zones traitées pour réduire l’incidence des moustiques, leur présence est beaucoup plus forte dans les autres régions de l’île, comparativement à l’année dernière », avance-t-elle.

Changement climatique

Le Dr Iyaloo souligne aussi que l’hiver dernier n’a pas été suffisamment froid, ce qui n’a pas permis une diminution suffisante du nombre de moustiques pendant cette période. « Avec un hiver durant lequel la température ne descend pas en dessous de zéro degré pour interrompre la prolifération des moustiques, nous avons ces insectes tout au long de l’année », explique-t-elle. Cette situation est exacerbée par le phénomène El Niño, en vigueur depuis l’année dernière, qui a entraîné un « réchauffement » de l’hiver avec des températures plus clémentes. Bien que la densité de moustiques ait diminué par six fois en hiver, ce n’est pas suffisant pour interrompre la transmission de la maladie, ajoute-t-elle.

La responsable de la division de biologie et de contrôle des vecteurs explique également que la température a un impact sur le développement des moustiques de différentes manières. Les œufs se développent plus rapidement lorsque les températures sont plus élevées, et les larves deviennent adultes en une semaine au lieu de deux semaines en hiver. « Si nous avions des hivers comme autrefois, avec des températures inférieures à 15 °C pendant plusieurs jours, cela pourrait contribuer à réduire le nombre de moustiques et avoir un effet significatif sur ce type d’insecte. C’est pourquoi les moustiques sont plus présents dans les régions plus chaudes », ajoute-t-elle.

Les autorités ont pris des mesures pour contrer la prolifération des moustiques et, par extension, l’épidémie de la dengue, selon Eshan Fareedun, directeur des services sanitaires. Même si l’épidémie est sérieuse, selon lui, après deux mois de prévalence, personne ne peut dire qu’elle est devenue endémique. « La situation est sous contrôle. Tout est fait pour prévenir la prolifération des moustiques », assure-t-il.

Selon lui, toutes les mesures nécessaires sont prises. Le dépistage est rapide, les traitements larvicides empêchent la prolifération, les gîtes larvaires sont pulvérisés. De plus, des causeries sont organisées dans la communauté et les écoles. Des brochures sur les précautions à prendre contre les moustiques sont distribuées.

Selon les divers intervenants, le succès de toutes ces mesures dépendra de la participation de la population. Parmi les mesures à prendre figurent l’élimination des accumulations d’eau et la protection contre les piqûres de moustiques.

Dix jours de congés

Selon le protocole établi, les personnes atteintes de la dengue bénéficient de dix jours de congé. Ces jours de congé de maladie ne sont pas additionnels au nombre annuel déjà prévu par le Workers Rights Act. Ainsi, en cas d’infection par la dengue, ces dix jours seront déduits des quinze jours accordés par an.

 

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