Eid ul-Fitr : Prières, partage et traditions

L’Eid ul-Fitr marque la fin du ramadan dans une explosion de joie et de générosité. Prières, festins et traditions rassemblent familles et amis pour célébrer l’unité et le renouveau spirituel.

 Ce mardi 1er avril, les Mauriciens de foi musulmane célèbre l’Eid ul-Fitr dans une ambiance de joie et de partage. Cette fête marque la fin du ramadan et leur offre l’occasion de se réunir en famille et entre amis. La journée commence par des prières spéciales dans les mosquées. Elles sont suivies de moments de convivialité et de festivités.

« Le ramadan est un mois béni qui se conclut par la célébration de l’Eid. Durant cette période, nous avons fait des sacrifices et accompli de bonnes actions. Il est essentiel de poursuivre sur cette voie même après le ramadan. Aujourd’hui, avec l’Eid, nous entamons le premier jour de Shawwal », explique l’imam Arshad Joomun, qui est aussi le responsable de l’ONG M-Kids.

Dès la veille, quand la lune est aperçue, les Mauriciens de foi musulmane s’acquittent de l’aumône, appelée « fitra », destinée à venir en aide aux démunis. « Les mosquées préparent des packs de nourriture avec le ‘fitra’ collecté. Ces colis sont distribués aux personnes dans le besoin, leur permettant ainsi de célébrer l’Eid dignement », souligne  l’imam.

La fête commence avec une prière dès l’aube. Les fidèles se rendent à la mosquée pour la prière du matin, appelée « fajr », vers 5 h 20. De retour chez eux, ils accomplissent un bain rituel, le « ghusl », avant d’enfiler de beaux vêtements et de se parfumer en préparation pour la prière de l’Eid.

« Il y a des fidèles qui accomplissent cette prière à la mosquée. Dans plusieurs régions de l’île, certaines mosquées organisent la prière de l’Eid en plein air, désignée sous le nom de ‘Eid Gah’, sur un terrain vague. L’objectif est de permettre une grande affluence de fidèles et de renforcer l’esprit de communauté et de fraternité », précise l’imam Arshad Joomun.

Après le sermon, les fidèles échangent des accolades en se souhaitant « Eid Mubarak ». Des petits gâteaux sont offerts, symbolisant la convivialité et la joie, avant que chacun ne regagne son foyer pour poursuivre les célébrations en famille. Cette journée est également marquée par des échanges de cadeaux entre proches ainsi que par le partage de douceurs avec les voisins, amis et membres de la famille.

L’imam Arshad Joomun indique que du 2e au 29e ou 30e  Shawwal, les fidèles sont encouragés à observer six jours de jeûne supplémentaires, appelés « Roza Nafil ». Ce jeûne est considéré comme un moyen d’expier les péchés et d’accroître la spiritualité.

Le briani et les vermicelles : des incontournables 

L’Eid ul-Fitr ne serait pas complète sans le briani, un plat emblématique composé de riz, de viande, de pommes de terre et d’épices. « Ce plat fait partie intégrante de notre culture et il est apprécié par toutes les communautés. La plupart des familles se réuniront autour d’un briani, surtout pour le dîner en ce jour de fête », affirme Bilkish Rymankhan, spécialiste de la cuisine orientale. Pour le déjeuner, certaines familles privilégient des mets plus légers comme le khalia, le korma, le butter chicken, le toukra ou encore le kabsa.

Les gâteaux occupent aussi une place centrale dans cette célébration. Traditionnellement, ce sont les vermicelles (« sewai ») qui sont dégustés et partagés avec les proches. « Il y a deux façons de préparer les vermicelles : la première avec du lait et des amandes («badam») qu’on sert au petit- déjeuner, et la deuxième, plus sèche, que l’on partage avec la famille et les voisins », précise-t-elle. En outre, on trouve aussi sur les tables, des gâteaux marocains et divers snacks concoctés spécialement pour l’occasion.

 

 

 

Shaheen Dowlut : « Il n’y a pas de célébration d’Eid sans briani »

Shaheen Dowlut, mère d’un adolescent de 15 ans, se réjouit de la ferveur qui a marqué le mois sacré du ramadan. « Je suis vraiment heureuse, car ce mois a été empreint de spiritualité. La prière a occupé une place centrale », confie-t-elle.

Depuis une semaine, elle prépare activement les festivités : grand ménage, achat de vêtements et de cadeaux, application du Mehendi. Le jour de l’Eid, elle déjeunera chez ses beaux-parents et elle dînera chez sa mère. « Il n’y a pas d’Eid sans briani ! C’est un plat que nous préparons chaque année avec un grand respect, tout comme les vermicelles qui sont une tradition incontournable », ajoute-t-elle.

Saahir Ackburally : « La prière de l’Eid symbolise la solidarité »

Pour Saahir Ackburally, résident de Vallée-Pitot, la prière de l’Eid est un moment fort. Il se rendra à l’Eid Gah sur l’espace vert de l’école Surtee Sunnee pour l’accomplir. « La prière de l’Eid est un acte de gratitude envers Allah pour la réussite du mois de jeûne. C’est une occasion de rencontre et de partage. Il y a des personnes qu’on ne voit pas souvent. C’est un moment de joie et de paix », explique-t-il.Après la prière, il partagera un déjeuner en famille avant de rendre visite à ses proches pour prolonger les festivités.

Imran Chummun : « Un moment spécial pour nous »

Imran Chummun s’apprête à célébrer l’Eid dans une ambiance chaleureuse et familiale. « Mes frères habitent dans la même cour que moi, et nous fêtons ensemble chaque année. Cette fête est l’occasion idéale de renforcer nos liens et de partager des instants de bonheur », confie-t-il.Il accueillera ses proches pour le déjeuner et leur préparera un briani. Le matin, il se rendra à la mosquée avec son fils pour la prière de l’Eid. Ensuite, il rendra visite à sa famille et leur souhaitera Eid Mubarak.