« Sorti, taler mo pou bril sa lakaz la ! » Annelise F., 20 ans, ne pensait pas que le voisin allait mettre une telle menace à exécution. Mardi matin, alors qu’elle et son fils de deux ans étaient à l’intérieur de leur maison à Résidence La Cure, son voisin, Yoan Henry, 30 ans, y a mis le feu. Elle a pu quitter la maison en flammes. La maison était construite en béton et en tôle. Des animaux appartenant à la victime ont toutefois péri dans l’incendie.
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Aux dires de la jeune maman, le voisin en veut surtout à sa belle-mère qui aurait refusé ses avances. « So latet pa bon », lâche la belle-mère d’Annelise. Voilà plusieurs années que les deux sont à couteaux tirés. « Je ne sais pas ce qui lui prend. Il m’a déjà rouée de coups et j’ai été hospitalisée », nous dit-elle.
Depuis lundi, dit-elle, le voisin a commencé à proférer des menaces. « Li pe menass pou met dife ek pe avoy ross lor lakaz », ajoute-t-elle. N’en pouvant plus, elle s’est rendue au poste de police de la région. « Les policiers m’ont dit qu’ils allaient lui parler», poursuit-elle. « J’ai quitté la maison vers 3 heures du matin mardi, ma belle-fille et les petits y sont restés. »
Dernière mise en garde
Vers 9 heures le même jour, le voisin aurait lancé une dernière mise en garde à Annelise. «Il m’a dit qu’il allait mettre le feu à la maison », nous dit-elle. Et, à midi, la jeune femme était dans la maison lorsque son attention a été attirée par un bruit étrange. « Je donnais à boire à mon fils d’un an lorsque j’ai entendu un grand bruit et une odeur de fumée a envahi la maison », relate-t-elle. Sans perdre de temps, la jeune maman a pris son enfant dans ses bras et est sortie de la maison. À l’extérieur, elle a aperçu le suspect. « Ti ena enn galon lesenss dan so lame. Linn avoy sa lor lakaz kot nou. La kwizinn ti pe brile », dit-elle. Son forfait accompli, le voisin a pris la fuite. Les pompiers furent mandés, mais le feu s’était déjà propagé. Deux lits, quatre matelas, un réfrigérateur, deux ventilateurs, un téléviseur, un lecteur de musique et un meuble ont été endommagés par les flammes.
« C’est terrible ce qu’il a fait. J’avais trois chiens et quatre chats, dont une femelle qui venait de mettre bas. Ils sont tous morts », s’indigne la belle-mère d’Annelise. Une déposition pour crime d’incendie a été consignée au poste de police d’Abercrombie. Mercredi, la brigade criminelle de Port-Louis Nord, sous la supervision du surintendant Sam Bansoodeb, a procédé à l’arrestation de Yoan Henry. Ce dernier, connu des services de police, a reconnu les faits. Il a été positivement identifié par la victime. Le suspect a expliqué aux enquêteurs qu’il avait été rejeté par la belle-mère de la jeune femme. « Linn dir mwa arret vinn kot li », devait-il préciser aux limiers. C’est ainsi qu’il aurait commencé à se disputer avec elle. Après son interrogatoire, il a été placé en état d’arrestation. Il sera présenté ce jeudi devant la cour correctionnelle de Port-Louis sous une charge provisoire de crime d’incendie.
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