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Drogue synthétique à Résidence Sainte-Claire - Le présumé dealer : «Mo zis enn konsomater»

Résidence Sainte-Claire

Jean Daniel, cité dans la video qui fait buzz sur les réseaux sociaux se confie au Défi Media Group. «  Mo ene consommateur mais mo pa vender moi », s’est défendu ce jeune rencontré à Résidence Sainte-Claire, Goodlands.

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Résidence Sainte-Claire est de nouveau sous les feux des projecteurs, après les multiples opérations de l’Adsu dans la région. À la fin de la video de 2mn 08 secs, on entend un individu qui balance le nom de «  Jean Daniel » comme étant le fournisseur de la drogue synthétique aux deux jeunes filmés. L’un est en pleine crise, dans un état inqualifiable, ne se maîtrise plus, alors que l’autre est plutôt calme. 

« Je sais pourquoi vous êtes ici, que voulez-vous que je vous dise ? » C’est en ces termes que le marchand de fruits de 21 ans nous accueille chez lui, le jeudi 2 février. Il évoque la scène montrant les deux intoxiqués sous l’emprise de la drogue synthétique. Il affirme qu’il était sur place et qu’il les a vu  s’effondrer  sur  le seuil d’un bâtiment abritant un commerce. « Mo ti pé asizer enba pied », nous explique-t-il. Cependant, il affirme ne pas connaître ces jeunes, et nie également leur avoir vendu de la drogue. 

Jean Daniel évoque le problème de drogue à Résidence Sainte-Claire. Il explique que depuis 2014, la situation s’est dégradée. « Avan pa tiena simik, aster zis samem ena, mo fim zis samem ». Du haut de ses 21 ans, il raconte avoir grillé sa première cigarette à l’âge de 6 ans; avoir tiré sa première bouffée de cannabis à 10 ans. Huit ans plus tard, en 2014, il s’est mis à consommer de la drogue synthétique.  « Tou sa enn sel sa, zis non ki sanze.» C’est la réponse qu’il nous donne lorsqu’on l’interroge sur le Flakka. Son quotidien : deux cigarettes de synthétique, qui coûte Rs 100 chacune. « Vinn semi addict ar sa ». Il raconte être tombé dans le monde de la drogue synthétique sur son lieu de travail. « Premye fois, ou senti kuma dir ou la vie pe kit ou pé aller. Pa gayn nissa, mais ou truv la mort, kav decouyoner ar sa ». C’est en ces termes qu’il nous décrit son premier trip. 

Invité à nous décrire les sensations que procure la drogue  synthétique, Jean Daniel est catégorique : «  Ou truv dimune dans Brown Séquard Hospital, be cumsa meme vini ek sa ».  À Résidence Sainte-Claire, l’héroïne fait aussi des ravages. Jean Daniel avoue en avoir consommé autrefois. Il explique avoir eu des démêlés avec la police pour divers délits de vol, mais il s’efforcerait de changer de vie pour le meilleur.

L’environnement à la résidence est pollué par la drogue et les dealers. Le va-et-vient des  jockeys rend l’atmosphère plus lourde. « Sa banla zot cokin dimune ki vin aster la drog ». Il revient aussi sur les diverses tensions qui marquent la région. «La guerre tout les temps akoz la drogue même. Ena kut sabre, ena amen fusil, tout sa akoz la drogue».

Francesca*, la mère : «Mon fils n’a pas fourni cette drogue»

« Mon fils n’a pas fourni cette drogue », dit Francesca, mère de Jean Daniel. Elle affirme que  son fils n’est pas un trafiquant. « Ena buku vendeur dans cité, la vie danzeré », s’indigne la quinquagénaire qui parcourt les rues de Goodlands, tentant de gagner sa vie en sollicitant les passants. Peu bavarde, Francesca déplore la situation à Résidence Sainte-Claire où elle a grandi ses deux fils.  «Désormais, mon fils est adulte et il se débrouille comme il peut, il vole de ses ailes.» La brigade antidrogue est sur la piste de Jean Daniel. Hier après-midi, nous avons aperçu une équipe de l’Adsu à Résidence Sainte-Claire. C’était quelques heures avant qu’on ne rencontre le principal concerné. Les enquêteurs tentent de lui mettre la main au collet afin qu’il les aide à faire la lumière sur le trafic de drogue synthétique à Goodlands.   

* nom modifié.

 

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