La police procèdera à l’interrogatoire d’un millier de détenteurs de faux permis de conduire à partir de la semaine prochaine. Des données portant sur leur identification figurent dans le système d’information des appareils des deux présumés cerveaux arrêtés la semaine dernière. Cette interpellation fait suite aux deux enquêtes menées par le CCID et la Land Fraud Unit de la police depuis environ une semaine sur la falsification de faux permis.
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C’est une première dans les annales de la force policière. Non seulement deux enquêtes, portant sur la falsification et la circulation de faux permis de conduire, ont été initiées en parallèle, mais la police interpellera aussi environ un millier de personnes dans les jours à venir. Ces individus sont soit détenteurs de permis de conduire falsifiés soit sont en passe d’obtenir leurs documents des mains des présumés escrocs. Leurs détails personnels figurent dans la base de données des appareils informatiques saisis dans le courant de la semaine dernière lors d’une descente policière au domicile de deux suspects.
Selon des renseignements, une dizaine de personnes ont été interpellées pour le moment. Le Défi Quotidien est d’ailleurs en la présence d’une photographie d’un des permis de conduire falsifié. Des copies qui sont identiques aux originaux. Ce qui ne manque pas d’étonner les enquêteurs.
« Les enquêtes qui ont été initiées dans le courant de la semaine dernière sont en phase embryonnaire. Il y a toutefois des échanges d’informations entre les deux unités de la force policière. Si une équipe se livre à des descentes sur le terrain, d’autres officiers de police examinent, eux, les documents relatifs aux permis de conduire falsifiés », explique un haut gradé du CCID.
Selon un interlocuteur, l’interpellation des personnes qui auraient eu recours, ou qui se seraient fait approcher par les escrocs en vue d’obtenir un permis de conduire falsifié, se déroulera « d’une manière très méthodique » et il « n’y aura aucun ciblage ». Les détenteurs de faux permis de conduire pourraient également être arrêtés pour possession de document falsifié.
Les enquêteurs veulent aussi déterminer à quel point les détenteurs de permis sont impliqués dans la fraude. Ils veulent avoir des renseignements précis sur le profil des escrocs, sur leur mode opératoire et la ruse utilisée pour approcher les aspirants conducteurs. Où est-ce que les faux permis ont-ils été produits ? Quel est le montant réclamé pour la falsification des permis de conduire ? Est-ce qu’il y a une quelconque connivence entre les escrocs et des officiers basés à la Traffic Branch de la force policière ? Ce sont autant de questions que se posent les enquêteurs du CCID. Ils devront trouver des réponses à leurs interrogations.
Une dizaine d’enquêteurs sur le dossier
Une dizaine d’enquêteurs sont sur le dossier. Selon des renseignements, c’est une enquête qui est « suivie de près par le commissaire de police Mario Nobin ». Toutes les pistes, précise une source aux Casernes centrales, seront exploitées.
Les hauts gradés du CCID, chargés de l’enquête, soulignent, sous le couvert de l’anonymat, que « les appareils appartenant aux suspects seront analysés en profondeur à partir de cette semaine afin de déceler d’autres pistes relatives à des réseaux de faux permis ».
Le DCP Mukhtar Din Taujoo, qui dirige la Traffic Branch, condamne la falsification des permis de conduire et l’utilisation de ces documents « en connaissance de cause » par des conducteurs. « Les détenteurs de permis falsifiés doivent répondre de leurs gestes devant la loi. Ils ont commis un grave délit en ayant de tels documents en leur possession », a déclaré le haut gradé.
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