Le 24 juin, les scientifiques Owen Griffiths et Julian Pender Hume ont révélé à Le Dimanche/L’Hebdo leur découverte de restes fossilisés de dodos disparus de Maurice, contenant de l’ADN. Cette trouvaille ouvre-t-elle la voie à l’éventuelle recréation de cet oiseau emblématique ? Ils nous en disent plus.
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C’est un site secret, où un véritable trésor – pas celui de La Buse ! – a été découvert : des ossements de dodos vieux d’au moins 400 ans ou plus de leur extinction à Maurice. Se trouve-t-il au Nord, au Sud, à l’Ouest ou à l’Est du pays ? Motus et bouche cousue. « Vous pouvez essayer autant que vous voulez de me faire parler, mais ça ne marchera pas », nous répond Owen Griffiths dans un éclat de rire.
Ce dernier, biologiste de la conservation et directeur de La Vanille Nature Park, et Julian Pender Hume, un paléontologue britannique spécialisé dans les oiseaux, ont fait cette trouvaille paléontologique exceptionnelle le vendredi 21 juin dernier. Et dire que tout a commencé par une simple chasse aux… escargots éteints de Maurice !
En effet, ce vendredi-là, guidés par leur passion pour la nature et l’Histoire, les deux explorateurs ne se doutaient pas que leur quête d’escargots éteints les mènerait à une découverte extraordinaire. En fouillant sous des pierres basaltiques formant une mystérieuse cave miniature sur un site tenu secret à la demande des propriétaires, ils sont tombés sur ces ossements de dodos.
« Vous vous demandez certainement comment je suis parti chercher des escargots et j’ai trouvé des os de dodo ? » nous lance Julian Pender Hume en riant. « Effectivement », lui disons-nous. Mais surtout, nous voulons savoir comment il a reconnu les ossements.
Le paléontologue britannique nous explique que les coquilles d’espèces disparues d’escargots peuvent indiquer la présence d’ossements. Par son expertise en tant que paléontologue spécialisé en oiseaux, il a tout de suite reconnu qu’ils appartiennent au dodo.
Quels ossements ont été retrouvés ? Owen Griffiths cite des os extrêmement rares tels que fémur, tibia, métatarse et des orteils de trois dodos adultes. En tenant compte de la qualité des os retrouvés, il ajoute que ces ossements pourraient être même vieux de 1 000 ans. En ce qui concerne d’autres ossements de dodo découverts, il nous apprend qu’il y en a qui datent d’environ 14 ans et qu’ils sont exposés au musée d’histoire naturelle à Port-Louis.
Nous tentons le coup de nouveau : où se trouve le site de cette trouvaille ? Nouvel échec. « Tout ce que je peux dire, c’est que ces os ont été retrouvés dans la République de Maurice. Nous respectons la décision des propriétaires de garder ce lieu secret », dit Owen Griffiths. Nos multiples tentatives pour en savoir plus demeureront vaines.
Nous apprenons qu’il a visité le site en question dans le cadre de ses efforts pour enquêter sur toutes les zones appropriées par les escargots à Maurice. En tant que biologiste de la conservation, Owen Griffiths explique qu’il s’intéresse à la diversité des escargots depuis des années. Ceux-ci sont de bons indicateurs de la santé environnementale et ils disparaissent rapidement, surtout sur les îles, à mesure que l’environnement se dégrade. « Maurice a perdu un pourcentage élevé de ses escargots natifs », nous apprend-il.
Pourquoi est-il reparti sur le site, cette fois-ci en amenant Julian Pender Hume avec lui ? Owen Griffiths, qui détient un permis du National Heritage Fund pour effectuer des fouilles à la recherche de fossiles, répond : « Cela fait simplement partie de mes recherches en cours. Julian était heureux de me rejoindre. Cela lui a donné l’occasion de revoir le matériel de Constance – Mare-la-Chaux. »
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