Maurice offre avec ses paysages panoramiques, ses cascades rugissantes, ses falaises plongeantes et ses gorges, des endroits pour s’isoler, pour être plus serein, bref pour être ‘far du madding crowd’. Ainsi, les cascades se sont de véritables sanctuaires qui permettent aux visiteurs de se ressourcer en se connectant à la nature. Découvertes.
Nile Woosye : «Le bas de la cascade de Chamarel est à couper le souffle»
La symbiose entre Nile Woosye, 24 ans, de Curepipe, et la nature a commencé à l’adolescence. De nature curieuse, son ami et lui, âgés de 15 ans à l’époque, décident de s’aventurer dans la nature pour aller à la découverte de toutes les cascades se trouvant à Maurice.
Nile, étant également passionnée de vidéo, s’engage alors dans un projet de documentation sur les cascades pour capturer son baptême du feu. Ainsi, il procède au tournage de ses premières vidéos à l’aide d’un Go pro.
« À cette époque, nous n’étions pas familiers avec les parcours de cascades. Nous avions simplement entendu parler des cascades, que nous voulions absolument découvrir. De ce fait, nous allions à la découverte en demandant aux habitants de l’endroit ou en suivant les rivières. C’est ainsi que nous avions découvert de nouveaux endroits presque inaccessibles avec des vues à couper le souffle. Et j’ai développé cette passion en quête de cascades rustiques et authentiques de Maurice », raconte-t-il.
Pour lui, aller à la découverte des cascades procure un sens de liberté, de la découverte et de l’aventure. Au fur à mesure, des années d’exploration, il a développé la devise : Life is more than routine.
« Pour moi, ces moments de découverte sont des escapades. Mon motto, c’est de profiter de la nature qui nous entoure. D’ailleurs, la nature fait partie de mon quotidien. Je fuis le train de vie accéléré où on se perd. » dit-il.
Ayant parcouru plus de 40 cascades, il confie que celles qui l’ont le plus marqué sont les cascades de Chamarel, 500 pieds et Balfour, entre autres. Toutefois, pour lui, la cascade à découvrir est la Cascade de Chamarel d’une hauteur d’environ 100 mètres. « On y trouve des roches volcaniques datant de quelque 8 millions d’années. Ce qui représente ainsi certaines des plus vieilles roches de lave de l’île Maurice. La cascade de Chamarel est sans doute une des cascades les plus visitées de Maurice. Mais uniquement une poignée de personnes sont descendues au bas de la cascade pour l’explorer dans un contexte pittoresque de forêts luxuriantes et de montagnes à couper le souffle. Les raisons sont la privatisation de Chamarel et le parcours technique. Cependant la difficulté en vaut le coup », souligne-t-il.
Neermal Ramkissoon : «La vue sous la sixième cascade de Tamarind Falls est magique»
Neermal Ramkissoon, 42 ans, de Vacoas, quant à lui poursuit sa passion pour la découverte de la nature depuis trente ans. Il se remémore encore les moments où il suivait sa grand-mère qui faisait la lessive au bord de la rivière. Une tradition d’antan qui sombre dans l’oubli de nos jours. Ce sont ses premiers souvenirs, étant en contact avec la nature jusqu’à ce qu’un beau jour, les enfants de son voisinage décident de suivre la rivière.
« Ce jour-là, nous avions marché de Vacoas pour aller à Beaux-Songes. Nous n’avions que 10-11 ans. nous suivions innocemment la rivière sans savoir où elle nous conduirait et nous avons débouché sur un chemin où nous avons découvert que nous avions atterri à Beaux-Songes. Ce parcours était assez long, considérant que nous étions des enfants. De là, l’envie de découvrir la nature est née. Cette passion m’a suivi dans ma jeunesse à travers des clubs de randonnées et des clubs de vacances du ministère de la Jeunesse et des Sports. »
Ayant exploré une dizaine de cascades à ce jour, il nous fait part d’une anecdote marquante de ses aventures datant de 2005, en compagnie de quatre personnes comme lui passionnées de la découverte des cascades qui avaient décidé d’explorer les sept cascades.
« À l’époque, nous avions tenté l’impossible, car nous ne connaissions pas l’itinéraire. Nous sommes descendus jusqu’au hydro power station pour remonter les sept cascades. Arrivée la cinquième cascade, nous avions perdu le chemin, mais par chance nous l’avons retrouvé. Une semaine après, je suis retourné avec environ 40 personnes et un membre du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM). Les sept cascades, Tamarind Falls reste ma préférée, car pour moi, le niveau de difficulté me permet de me mettre au défi. En plus, elle est unique en son genre, car la pression de l’eau a créé des “jacuzzis naturels”, où l’eau coule directement sur les épaules. Cela fait du bien. Je recommande fortement aux Mauriciens de descendre à l’arrière de la sixième cascade, car la vue sous la cascade est magique », décrit-il.
Cependant, il fait part de sa plus belle découverte : la Cascade 500 pieds, dans la région centrale de l’île Maurice, dans le parc national des Gorges de la Rivière-Noire, qui est encore peu connu des Mauriciens.
« Elle donne une vie imprenable qui donne une vue complète sur le sud et le Morne. En plus, ce n’est pas un parcours difficile. Il est recommandé d’y aller en avril-mai pour cueillir des goyaves de Chine. J’avais même organisé une session de Team Building à la cascade de 500 pieds, où j’encourageais la personne à méditer au pied de la cascade. »
Le meilleur moyen de mettre son corps à jour, c’est de se ressourcer dans la nature, surtout auprès d’une cascade, car quand on ferme les yeux et qu’on écoute le son de l’eau, c’est une session thérapeutique. En sus, les Mauriciens peuvent faire la découverte d’un fruit, le Jean Bourgeois, qui se trouve les abords des cascades et rivières sur l’île.
Firdaus Aumeerruddy : «S’isoler et être entourée, d’arbres, d’oiseaux, de chutes de cascades , m’apportent la tranquilité»
Firdaus Aumeerruddy, 37 ans, de Port-Louis, quant à elle, nourrit cette passion pour la nature depuis l’enfance. C’est une tradition que conserve cette enthousiaste des cascades, qui avait pour habitude de s’y rendre tous les week-ends en compagnie de ses parents. Il y a un an, elle a repris l’exploration des cascades et des montagnes avec un groupe de hikers avec des parcours plus avancés.
Pour elle, s’isoler parmi les arbres, les oiseaux et les chutes de cascades apaisantes pendant les week-ends, après une semaine de travail, lui apporte la tranquillité. Aujourd’hui, elle compte plus de cinq cascades escaladées à son palmarès.
Pour elle, la cascade des 500 pieds est l’expérience qui l’a le plus marquée par la difficulté du parcours. Cependant, elle assure que la vue d’une impressionnante chute d’eau tombant à 500 pieds dans une vallée en contrebas en vaut le coup.
« C’est sûr que le parcours est difficile, mais une fois au sommet, on a la sensation que maintenant tout est possible. À vrai dire, le niveau de difficulté permet de mettre en pratique les techniques apprises. Dans l’ensemble, la randonnée à sens unique vers la cascade 500 pieds dure de 30 à 45 minutes, selon la forme. Tout au long du parcours, vous serez accueillis par des brumes fraîches suspendues dans l’air, une piscine à débordement naturel, avec des vues spectaculaires sur une végétation verdoyante accrochée aux falaises, et l’océan regardant à travers au loin », décrit-elle.
Imtehaz Kadir Buccus : Il a escaladé 60 cascades
Imtehaz Kadir Buccus, 39 ans, de Port-Louis, quant à lui, compte un beau palmarès de 60 cascades escaladées à travers l’île. Une de ses préférées est le Firdaus Waterfalls, cachée, intacte, épargnée des déchets tels que des bouteilles en plastique et les canettes de boissons alcoolisées.
Étant un grand enthousiaste des randonnées, il a déjà établi des sorties au programme sur sa page Hiking and Exploring Mauritius pour l’année 2021 et encourage les Mauriciens à faire de même. « L’île Maurice est connue comme une île paradisiaque pour sa nature abondante et ses cascades rugissantes. Elles doivent être explorées. Une de mes recommandations est les sept cascades, plus connues sous le nom de Tamarind Falls. C’est une des magnifiques cascades de l’île et c’est un endroit sûr pour les Mauriciens. La randonnée offre la sérénité mentale. Une caractéristique saine que j’ai trouvée dans la randonnée, c’est sa fonction d’amélioration physiologique », fait-il ressortir.
En tant que hiker chevronné, il éclaire les Mauriciens sur les mesures à prendre pour assurer une session de randonnée en toute sécurité. « Les niveaux de difficulté et de durée varient. Une randonnée peut prendre de quelques heures à plusieurs heures et, en règle générale, certains endroits ont besoin de connaissances techniques, alors que pour certains endroits, elles ne sont pas nécessaires. Certaines techniques de navigation de base et un bon niveau de forme physique sont plus que suffisants pour vous emmener du début à la fin. Les trois facteurs à garder en tête sont : la difficulté technique, l’équipement requis et le type de terrain. »
Chetan Rajcoomar : «C’est un moment de liberté»
Pour Chetan Rajcoomar, 20 ans, de Quartier-Militaire, aller à la découverte des cascades est synonyme de moments de liberté. Depuis ses 10 ans, il explore les cascades avec sa famille. Sa première découverte : Rochester Falls. À 13 ans, il fait son propre parcours et intègre le groupe KFC (Faucon Flacq Cycling Club). Pour lui, c’était le feu vert pour aller à la découverte des richesses de Maurice.
« Je me sens libre quand je suis entouré par la nature. Et quand je vais à la découverte d’un nouvel endroit, c’est comme si je trouvais des trésors cachés. En plus, cela a un effet thérapeutique, car cela diminue le stress, la colère, l’anxiété et l’agressivité. Il y a automatiquement une amélioration de l’humeur, de l’état émotionnel, un sentiment de bien-être. »
La cascade qui lui a le plus marqué, c’était sa dernière découverte de l’année 2020. « C’est une des cascades non baptisées qui se trouve dans les gorges de la Rivière-Noire. On l’avait fait à trois. L’itinéraire avait pris quasiment huit heures et c’était la dernière de 2020. » fait-il ressortir.
Et d’ajouter que ses prochains projets sont d’explorer de grandes cascades dans les gorges. Pour lui, le niveau de difficulté est un élément encourageant qui le pousse à entamer un nouveau chantier.
« Ce qui m’intéresse, c’est d’explorer des endroits perdus au beau milieu d’une forêt, où je dois me débrouiller par moi-même. Tu dois y aller en mode explorateur bien équipé. La peur de tomber nez à nez avec des animaux sauvages et l’adrénaline sont des éléments rustiques qui me poussent à explorer davantage », conclut-il.
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