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Démolition de maisons à Bambous : une «diversion» pour déloger les squatters

L’échéance accordée aux squatters de Bambous pour vider les lieux arrive à terme le 17 septembre. Les autorités comptaient employer « la manière forte » pour déloger les occupants illégaux, mais se sont ravisées, optant pour ce que certains appellent une « diversion » en repoussant la date butoir.  

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La démolition d’une quarantaine de maisonnettes situées dans les parages de Cité La Ferme, Bambous, est sur les lèvres de tous les habitants de la région. Les squatters, qui ont élu domicile sur ces terres depuis une douzaine d’années, ont jusqu’au 17 septembre pour s’en aller. Au cas contraire, ils seront expulsés par les autorités et leurs bicoques en tôles cannelées seront ensuite rasées.

Certains conseillers de Rivière-Noire ne mâchent pas leurs mots envers les squatters et les autorités. « Cité La Ferme se situe au pied d’une colline. Les autorités ne pourront démolir les maisonnettes à l’aide de machines. Elles seront obligées de tout faire manuellement. Face à la révolte des squatters, les autorités auront-elles le courage de s’y aventurer, même si elles démolissent les maisonnettes sous forte escorte policière ? » disent-ils.

Les conseillers, qui disent flairer « une diversion de la part des autorités », redoutent une « épreuve de force », comme cela a été le cas au début du mois. La situation était alors sur le point de dégénérer.

« La police et les hauts cadres du ministère des Terres et du Logement savent de quel bois les squatters se chauffent. Une attaque surprise sera probablement envisagée afin d’évincer les habitants. Cela pourrait être la démolition des maisonnettes quelques jours après l’échéance accordée par le ministère, soit après le 17 septembre prochain. Les autorités utiliseraient ainsi l’absence de vigilance des habitants pour détruire leurs demeures construites illégalement », avancent les conseillers.

Des logis sociaux réclamés

Véronique Leu-Govind, présidente du conseil de district de Rivière-Noire, est d’avis que « les squatters de Cité La Ferme videraient les lieux s’ils étaient bénéficiaires de maisonnettes accordées à ceux au bas de l’échelle par le gouvernement. Ces gens sont dans l’illégalité et leur situation fait pitié. Ils sont coupés du reste du monde et sont dépourvus d’eau, d’électricité et de toilettes convenables. Des êtres humains ne peuvent vivre dans de telles conditions en 2017. »

La présidente du conseil de district concède que l’éviction des squatters « provoquera de la résistance ». « La situation va empirer tant que les squatters ne seront pas régularisés. Dans sa lutte contre la pauvreté absolue, le gouvernement devrait envisager un plan de réinsertion, qui comprend aussi l’encadrement des enfants », dit-elle.

Alan Ganoo, député de la région, abonde dans le même sens que Véronique Leu-Govind. Il réclame la « régularisation des squatters ». « Le squatting n’est pas toujours une partie de plaisir. Il y a certains qui font les malins, car ils veulent avoir une maisonnette du gouvernement. Mais la grande majorité est devenue squatter par nécessité. Pour éradiquer ce fléau, le gouvernement se doit de régulariser la situation une fois pour toutes. Aussitôt que la situation sera régularisée, les ministères concernés devraient être vigilants afin qu’une telle pratique ne se répète pas », dit Alan Ganoo.

Pas de marche arrière

Le ministère des Terres et du Logement ne compte pas rebrousser chemin dans sa démarche de démolir les maisonnettes des squatters. La réunion qui s’est tenue vendredi dernier avec ces derniers était largement axée sur leur évacuation en raison de l’état du réservoir La Ferme, à Bambous.

Le réservoir pourrait céder à tout moment en raison des fissures qui y ont fait leur apparition. Ce qui explique que le ministère des Terres et du Logement ne compte pas rebrousser chemin dans sa décision d’évacuer les habitants de gré ou de force. Quitte à le faire en l’absence des habitants des lieux, ce afin d’éviter d’éventuels dérapages et des affrontements.

 

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