
De retour à Maurice après neuf ans d’absence, l’ancien président du groupe British American Investment (BAI) Mauritius, Dawood Rawat, a saisi la chambre commerciale de la Cour suprême, le mardi 11 mars 2025. Ceci, par l’intermédiaire de sa fille et mandataire, Laïna Rawat-Burns. L’homme d’affaires réclame une injonction visant à suspendre toute nouvelle transaction concernant les actifs liés à la défunte BAI à Maurice, et ce, jusqu’à ce qu’un jugement soit rendu sur la légalité de l’« expropriation » de son groupe en 2015.
Publicité
Il estime, dans sa requête formulée à travers sa fille, « qu’aucune compensation financière » ne serait capable de lui rendre justice. Cela, tenant compte du « démantèlement de son groupe, de sa réputation ternie et du traumatisme infligés à sa famille ».
Plusieurs biens sont concernés par cette demande, notamment l’hôpital Wellkin, pour lequel une offre de Rs 1,6 milliard a été rejetée, des participations financières comme les dépôts effectués auprès de la Silver Bank, ainsi que la gestion de l’ancienne BAI Insurance et des terrains situés à Rose-Hill, Grand-Baie et Plaine-Lauzun, entre autres.
La vente ou l’attribution de ces actifs, selon un affidavit de Laina Rawat-Burns inclus dans la demande, s’est faite dans des conditions « opaques » et parfois à des prix « inférieurs aux offres du marché ». À titre d’exemple, elle cite la vente des actions de Britam Holdings au Kenya, initialement valorisées à Rs 4,3 milliards, mais vendues à Rs 2,4 milliards, et ce malgré des offres supérieures.
La plainte est dirigée contre la National Property Fund Ltd (NPFL) et la National Insurance Company Ltd (NICL), qui gèrent les actifs issus de l’ex-BAI, ainsi que la Banque de Maurice, qui a révoqué le permis de la défunte Bramer Banking Corporation. La Financial Services Commission (FSC), le Director of Insolvency, Georges Elie Chung Ming Man, Mohamad Yacoob Ayoob Hajee Allymamode Ramtoola, PricewaterhouseCoopers Ltd, Yogesh Raj Bageet et André Bonieux, et les anciens ministres, Vishnu Lutchmeenaraidoo et Roshi Bhadain sont cités en tant que codéfendeurs.
Dawood Rawat conteste le rapport nTan Corporate Advisory, utilisé par l’ancien gouvernement pour justifier le démantèlement du groupe BAI. Ce document admet toutefois des limites dans son analyse. Il cite, d’ailleurs, un extrait du rapport qui se lit comme suit : « We make no representation to any other individual or entity as to the accuracy or completeness of the contents of this report ». Selon lui, cette clause discrédite son utilisation comme fondement des décisions du précédent gouvernement.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !