La vie privée de nos politiciens. C’est l’élément-clé qu’on retient au début de cette deuxième semaine de campagne électorale. Le lundi 14 octobre 2019 en est un tournant important. Lors d’un congrès à Triolet, Pravind Jugnauth sort de ses gonds. Il s’insurge contre les attaques perpétrées contre son épouse Kobita et des membres de sa famille. Quelques heures plus tard, Veena Ramgoolam apporte son soutien à son époux sur la page Facebook de ce dernier. Dans les deux cas, on retrouve l’image de la femme mariée encensée par son époux pour obtenir son précieux soutien. Ce qui vient conforter l’adage selon lequel « derrière chaque grand homme, il y a une femme ».
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Lundi, à Triolet, c’est un Pravind Jugnauth furieux qui vilipende la campagne « zet labou » qui serait menée contre sa femme Kobita et des membres de sa famille. « Le Parti travailliste (PTr) et son complice s’attaquent à mon épouse ainsi qu’à mon beau-frère à travers de fausses allégations sur la réalisation du film Serenity », déplore le leader du Mouvement socialiste militant avant d’ajouter que l’histoire se répète. « En 2014, le PTr avait fait circuler une bande sonore pour s’attaquer à mon épouse, mes filles et ma famille. Cela n’avait pas marché », rappelle-t-il. Pravind Jugnauth se réjouit d’avoir « une femme solide » qui l’épaule. Il reprend d’ailleurs ce thème mardi, à La Source, Quatre-Bornes, donnant ainsi l’impression d’appréhender d’autres attaques contre son épouse.
Le même lundi, vers 22 heures, Navin Ramgoolam surprend les internautes en postant un message de soutien de la part de son épouse Veena, accompagné de belles photos de leur couple. C’est loin d’être un hasard. Ce post sur Facebook fait partie d’une stratégie de communication bien calculée en prélude à de supposées Sextapes qui impliqueraient le leader du PTr. Peut-on voir en cette démarche une Damage Control Strategy ? En tout cas, Navin Ramgoolam prépare déjà l’opinion publique à faire attention à ces présumées Sextapes, les qualifiant de « Deep Fake News » qui visent à ternir son image.
Ce que Navin Ramgoolam souhaite aussi démontrer à travers ce post sur Facebook c’est que peu importe ce qui arrivera, il bénéficiera toujours du soutien indéfectible de son épouse. Celle qu’il avait présentée, en 2015, comme une « femme formidable » après avoir fait son mea culpa suivant la mise au jour de sa relation avec Nandanee Soornack. « Je remercie Dieu pour la chance d’avoir une épouse formidable qui m’a excusé pour mes erreurs et qui m’accorde son soutien (NdlR : par rapport aux accusations dont il faisait l’objet) », avait-il dit à la presse.
Comme on pouvait s’y attendre, le post qu’il a publié sur Facebook a été diversement commenté par ses adversaires. Certains sont allés jusqu’à dire que Veena agit comme un bouclier pour son mari contre d’éventuelles attaques en dessous de la ceinture.
Dans ces deux cas distincts, nos politiciens doivent tirer la même leçon : leur vie privée ne constitue plus une ligne rouge infranchissable. Il n’existe pas non plus de cloison étanche entre politique et vie privée. Il est donc dans leur intérêt de ne pas engendrer des situations scabreuses qui finissent par étaler leur intimité sur la place publique. Nos politiciens doivent savoir préserver leur intimité et cesser de souiller celle de leurs adversaires. Qu’ils n’exposent pas leur douce moitié à de viles attaques.
Linards Udris, chercheur en communication à l’Institut de recherche sur la vie publique et la société de l’université de Zurich, co-auteur de Growing Intimacy in the Public Sphere, distingue deux niveaux d’intimité chez le politicien. L’un se rapporte à tout ce qui touche à la personnalité de l’individu. L’autre relève du noyau dur de la vie privée : la sexualité, le mariage et les enfants.
Dans une île Maurice où la pudeur compte toujours autant, que nos politiciens épargnent l’épouse de leur adversaire de toute attaque. Que le mano a mano ne se déroule qu’entre eux…
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