Live News

Débat sur le discours-programme  - Fareed Jaunbocus : «La notion d'accountability doit s'appliquer»

« Il y a une différence entre le ministère des Finances et celui du Plan », a lancé tout de go Fareed Jaunbocus le vendredi 24 janvier 2025. Le consultant s’exprimait lors du débat animé par Priscilla Sadien et Murvind Beetun, juste après le discours-programme prononcé par le président de la République, Dharam Gokhool. 

Publicité

Selon le consultant, le retour du ministère du Plan marque un tournant positif. « Il a une vision à long terme. Il planifie et structure les projets pour l’avenir. Nous l’avions auparavant et je suis ravi de constater son retour. Le ministère du Plan revient pour le bien du pays », a-t-il expliqué. 

Fareed Jaunbocus reconnaît toutefois les défis que pose un programme ambitieux sur cinq ans. « La population attend des actions concrètes. Or, c’est un programme ambitieux sur cinq ans qui coûtera cher au pays et qui sera difficile à entreprendre », affirme-t-il. 

Sur la question de la responsabilité, il se montre intransigeant : « Il faut que tous les responsables rendent des comptes. La notion d’accountability doit s’appliquer, surtout aux fonctionnaires. » Il trouve inadmissible qu’ils se réfugient derrière des ordres reçus pour justifier des actions jugées illégales ou malveillantes. 

Tout en saluant les intentions du gouvernement, il pointe un autre écueil majeur : « Les intentions sont bonnes, mais cela va coûter de l’argent. Mais un suivi rigoureux fait défaut. Certains projets risquent de ne jamais se concrétiser par manque de ressources. En cinq ans, ce sera difficile. » 

Jean Claude de l’Estrac, en sa qualité d’observateur, a exprimé un avis plus critique, notamment envers la fonction publique. Il a soulevé une question essentielle : avons-nous les ressources et les compétences humaines nécessaires pour mener à bien ces mesures ? « C’est un programme ambitieux, mais qui le mettra en œuvre et dans quels délais ? Si cela se concrétise, nous deviendrons un modèle, un exemple dans le monde », a-t-il dit lors de son intervention. 

Cependant, a-t-il ajouté, notre fonction publique souffre d’un déficit d’expertises, d’un manque de suivi des dossiers et de l’absence d’un véritable mécanisme de contrôle. « Si nous faisions un audit, 50 % des projets issus d’un discours-programme ne seraient même pas réalisés. Je suis très sceptique », déclare-t-il sans ambages. 

Subash Gobine, consultant et journaliste, adopte une posture plus nuancée tout en restant critique. Il accueille favorablement certaines mesures annoncées. « Le Président n’aurait pas dû s’aventurer dans des aspects qui ne relèvent pas de sa fonction. Toutefois, il s’est bien rattrapé à la fin. Fair enough », commente-t-il. 

Sur la Commission des réformes constitutionnelles, il exprime des interrogations : « Qui en fera partie ? » Il évoque également l’importance d’introduire une dose de proportionnelle dans le système électoral. « Sans prendre parti, le MSM, avec seulement 27 % des voix, ne se retrouve qu’avec un Best Loser. Une dose de proportionnelle permettrait de rééquilibrer le Parlement », estime-t-il. 

Subash Gobine a plaidé pour un débat approfondi sur des sujets qui concernent le peuple dans sa vie de tous les jours. Il s’est dit en faveur d’une démocratie active, quel que soit le prix à payer.

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !