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Dany Philippe : «Il faut renforcer la capacité des centres de réhabilitation»

Dany Philippe

Les chiffres de 20 000 usagers de drogues par voie intraveineuse et 80 000 usagers de drogues ont fait sourciller Dany Philippe, président du Collectif urgence toxida (CUT). Celui-ci se demande qui a bien pu donner de tels chiffres. Selon une enquête, il n’y aurait que 10 000 à 12 000 usagers de drogués par voie intraveineuse chez nous.

Tout en saluant les recom-mandations de la Commission sur la drogue, il émet l’opinion qu’il faudrait avant tout renforcer la capacité d’accueil dans les centres de réhabilitation existants, tout en leur procurant les moyens de travailler convenablement. Cela sans qu’ils aient à trouver par eux-mêmes les fonds nécessaires pour leur fonctionnement.

Il souligne aussi que plusieurs organisations non gouvernementales ont plaidé pour que la réhabilitation des consommateurs de drogues ne soit pas effectuée en prison. Ce n’est pas le lieu approprié, selon lui.

Dany Philippe plaide également pour un meilleur encadrement des patients qui souhaitent sortir de l’emprise de la toxicomanie et qui, après leur traitement, devraient avoir la possibilité de trouver un travail. Cela afin qu’ils ne retrouvent pas de nouveau dans les milieux de la toxicomanie ou de la pauvreté.

Constats

  • La commission salue la mise en place d’un programme sur la réduction des risques (RdR) et fait état des difficultés que le programme a eu pour être accepté par la société. Le rapport fait ainsi état de nombreux cas de rechute. Non seulement en raison du regard de la société, mais aussi en raison du sentiment d’abandon par la famille.
  • La commission recommande ainsi un changement de paradigme en ce qu’il s’agit du traitement et la prise en charge des usagers de drogues qui veulent sortir de la toxicomanie. Le rapport cite le National Institute on Drug Abuse, qui fait état du fait qu’aucun traitement n’est approprié pour tout le monde. Pour la Commission, la mise en place des traitements, des interventions et des services doivent s’adapter à chaque individu en fonction de ses problèmes et besoins.
  • Les programmes de traitement doivent faire une évaluation des personnes vivant avec le VIH, atteinte de l’hépatite B et C, tuberculose et autres maladies infectieuses et leur assurer une bonne prise en charge afin de les aider à modifier ou changer leur comportement à risque.

Recommandations

Mise sur pied d’un comité technique comprenant des experts, dont des psychiatres, psychologues, sociologues et travailleurs sociaux ayant de l’expérience dans le domaine du traitement afin de comprendre les déclencheurs communs et les raisons de rechute.

Mise sur pied d’un National Treatment and Rehabilitation Centre à la Prison de Petit-Verger pour le traitement et la réhabilitation des usagers de drogue avec la participation des différentes expertises réunies sous un même toit.

 

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