Dans une lettre adressée à son collègue ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, le ministre du Transport Osman Mahomed relance une question épineuse qui fait écho à une promesse électorale : redonner vie au Champ de Mars. Ce site historique, témoin d’événements sportifs et culturels majeurs, est aujourd’hui au cœur d’un imbroglio administratif et d’une inertie inquiétante.
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Dans son manifeste électoral, l’Alliance du Changement avait promis de restaurer la pelouse mythique et ses installations attenantes. La destruction des structures érigées par la People’s Turf PLC sur le terrain de football de la YMFA avait suscité l’espoir d’une renaissance. Pourtant, la vision d’un Champ de Mars réhabilité, accueillant des familles mauriciennes pour des dimanches folkloriques, reste à concrétiser.
Dans sa lettre, Osman Mahomed insiste : « Les attentes sont grandes, maintenant, pour que cette pelouse symbolique et historique, où avaient évolué des joueurs de l’élite d’antan, soit réhabilitée. » Et ce n’est pas tout : « Le public s’attend aussi que le terrain d’entraînement de l’ASPL 2000, les deux autres terrains synthétiques, celui de handball, le jardin d’enfants, le jet d’eau et les bancs soient restaurés pour l’ambiance traditionnelle et les dimanches folkloriques rassemblant de nombreuses familles mauriciennes et des marchands de quatre saisons. »
Depuis juin 2022, le contrôle du Champ de Mars est passé de la mairie de Port-Louis à la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd. Ce transfert de responsabilité semble être à l’origine des problèmes actuels. Dans sa lettre, Osman Mahomed ne mâche pas ses mots : « Seul bémol toutefois : depuis juin 2022, le contrôle et l’entretien du Champ de Mars sont passés de la mairie de Port-Louis à la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC). Devant l’abandon et l’état de délabrement des infrastructures sportives à l’intérieur du champ de courses, la COIREC s’intéressant peu à les maintenir en bonne condition, la mairie de la capitale devait manifester, par écrit, son intention de les entretenir, mais sans succès avec l’accaparement de tout, y compris du centenaire Port-Louis Tennis Club, par la PTP. »
Il pense que c’est un obstacle majeur à franchir si la mairie de Port-Louis n’a pas les coudées franches pour redonner vie à ce lieu légendaire et très populaire. Malgré ces obstacles, Osman Mahomed se veut pragmatique et tend la main à son collègue. « Je te serais bon gré, cher Ranjiv, si nous pouvions initier les discussions afin d’honorer cette promesse inscrite dans notre manifeste électoral », écrit-il, avant d’ajouter : « Je suis confiant qu’ensemble nous apporterons les changements nécessaires pour le bien-être de la population avec la participation de tous les partenaires qui ont à cœur le renouveau du plus vieil hippodrome de l’hémisphère sud. »
Le Champ de Mars est bien plus qu’un simple terrain de courses ou un espace vert. Il représente un pan de l’histoire et de l’identité mauriciennes. Sa réhabilitation est un défi symbolique pour le gouvernement, à l’approche d’échéances électorales où les citoyens auront à juger des engagements tenus.
Dans l’immédiat, la balle est dans le camp du ministre Woochit.
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