Vous avez probablement remarqué que tous les fruits dans les supermarchés et hypermarchés sont désormais vendus au poids plutôt qu’à l’unité. Avec cette nouvelle pratique, les prix sont-ils plus élevés ? Le point.
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Avant, vous pouviez acheter un kiwi ou un concombre à l’unité dans un supermarché. Mais depuis quelque temps, le prix n’est plus affiché par unité, mais par kilo. Ainsi, il faut faire peser le produit pour connaître le prix avant de l’acheter.
Suren Surat, directeur de la compagnie SKC Surat, l’un des principaux fournisseurs sur le marché, explique que ce n’est pas une nouveauté. « Cette pratique existe depuis des années dans la législation, mais elle n’était pas respectée dans les points de vente », affirme-t-il.
C’est récemment que le ministère du Commerce a décidé d’appliquer rigoureusement la vente au poids. Cette loi, dit-il, concerne surtout la vente de produits importés. « Pour les fruits locaux, certains supermarchés les vendent encore à l’unité », ajoute-t-il.
La grande question que se posent de nombreux consommateurs est de savoir si la vente au poids entraîne des prix plus élevés. Un responsable d’une chaîne de supermarchés explique que cela dépend du produit. « Par exemple, un avocat vendu à l’unité peut coûter Rs 75, mais le même avocat peut coûter Rs 90 lorsqu’il est pesé », explique-t-il.
Un employé d’un autre supermarché confirme cette tendance. « Avant, un citron se vendait entre Rs 10 et Rs 15 l’unité. Mais avec la vente au poids, on remarque que le même citron de taille similaire se vend maintenant entre Rs 20 et Rs 23 », indique-t-il.
Baisse des ventes
Cependant, le directeur de la compagnie SKC Surat conteste l’idée que les produits vendus au poids coûtent plus cher à la caisse. Selon lui, c’est une question de perception et de psychologie. Il donne l’exemple du kiwi. « Lorsque le client voit un prix de Rs 250 affiché pour un kilo de kiwis, il se focalise sur le montant plutôt que sur la quantité. Il a l’impression que le prix est élevé. Il peut trouver plus abordable de payer Rs 50 pour un kiwi, sans réaliser qu’avec un kilo, il en aura plusieurs », fait-il ressortir.
Toutefois, Suren Surat reconnaît que l’achat au poids n’est pas largement accepté par les acheteurs, car ils n’ont pas immédiatement une indication du prix. « Ils ne connaissent le montant total qu’après avoir choisi les articles et après les avoir mis dans un sac et les avoir fait peser », précise-t-il.
De plus, il affirme que les clients abandonnent souvent leurs aliments à la caisse lorsqu’ils découvrent le prix total au poids. Dans les grands supermarchés, on signale, en effet, une baisse des ventes de fruits et légumes depuis la mise en place de la vente au poids.
Pas encore une réalité dans les foires et bazars
Dans les foires et les bazars, tous les fruits continuent d’être vendus à l’unité, à l’exception des raisins. « Les Mauriciens ont l’habitude d’acheter à l’unité, il faudra donc du temps pour que la vente au poids devienne une réalité », explique Sunil, un marchand de fruits.
Sensibilisation des commerçants et consommateurs en cours
Le ministère du Commerce rappelle que la vente de fruits et de légumes au poids est déjà encadrée par la réglementation en vigueur. « Nous ne créons pas une nouvelle disposition légale, notre but est d’appliquer et de faire respecter une réglementation existante », déclare-t-on.
Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation sont entreprises dans les hypermarchés ainsi que dans des marchés par des agents pour éduquer les vendeurs et les acheteurs sur la vente de fruits et de légumes au poids. « Nous menons essentiellement une campagne d’éducation. Toutefois, des pénalités peuvent aussi être appliquées en cas de non-conformité à la réglementation », souligne-t-on.
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