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Dans le cadre des prochaines élections : est-ce que Bhadain peut brouiller les cartes sur le plan politique ?

Les observateurs restent attentifs à l’évolution de la stratégie de Roshi Bhadain et à la manière dont il surmontera les défis.

Le paysage politique de Maurice continue de s’animer alors que le Mouvement socialiste militant et l’opposition parlementaire rivalisent pour maintenir leur présence sur le terrain. Au milieu de cette agitation, émerge une figure déterminée à faire entendre sa voix : Roshi Bhadain, le leader du Reform Party. 

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Très présent sur les réseaux sociaux, Roshi Bhadain, dont le parti est en alliance avec En Avant Moris, cherche à accroître sa présence sur le terrain. Le leader du Reform Party aspire à changer ce qui ne va pas s’il arrive au pouvoir. Il a tout un programme pour y parvenir. Mais une question se pose : ce challenger de Navin Ramgoolam et de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre (PM) a-t-il ce qu’il faut pour changer la donne politique et surpasser ses résultats aux législatives de 2019 où il avait recueilli 6 928 voix ? 

Bashir Jahangeer, ex-député du Mouvement socialiste militant (MSM) qui a rejoint les rangs du Reform Party est convaincu qu’il a toutes ses chances d’améliorer son score aux prochaines élections générales. « Les résultats des élections villageoises de 2020 peuvent en témoignent. Le Reform Party a pu faire élire cinq conseillers. Nous avons tenu tête au Mouvement militant mauricien (MMM). Cela démontre que nous faisons notre bout de chemin et que nous allons dans la bonne direction », affirme l’ex-député de la circonscription n° 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac). 

Il soutient que les 80 réformes qui ont été présentées ont séduit plusieurs Mauriciens. « Depuis la présentation de ces points, nous avons eu droit à une vague d’adhésion au sein du parti », dit-il, en mettant en avant le fait qu’il y a une fort courant dans la population qui éprouve un énorme ras-le-bol envers les partis traditionnels.

L’historien et observateur politique, Jocelyn Chan Low, décrit Roshi Bhadain comme un personnage qui veut rester sous le feu des projecteurs. « Son parcours politique est marqué par une volonté incontestable d’occuper une place centrale dans le paysage politique. Après la condamnation de Pravind Jugnauth en 2015, Roshi Bhadain a saisi l’occasion de se positionner en tant que figure clé au sein du MSM », rappelle l’historien. 

Pour lui, le leader du Reform Party a clairement démontré qu’il ne veut pas être un simple figurant. « C’est aussi pour cette raison qu’il avait décidé de démissionner de l’Assemblée nationale, provoquant ainsi une élection partielle au n° 18. Il ne voulait pas se contenter d’être un simple député », ajoute Jocelyn Chan Low.

Il évoque aussi le passage de Roshi Bhadain au sein de l’Entente de l’Espoir. « Il semblait à l’aise au sein de cette coalition, mais lorsque le MMM et le PMSD (Parti mauricien social-démocrate ; NdlR) ont commencé à accepter Navin Ramgoolam et le Parti travailliste comme locomotive, il a rapidement compris qu’il aurait un rôle bien moins important. C’est comme cela qu’il a décidé de continuer son parcours en solo », avance Jocelyn Chan Low. 

Bien que conscient du sentiment de ras-le-bol d’une partie de l’électorat pour les partis traditionnels, l’historien fait remarquer que le score de Roshi Bhadain n’a pas reflété une base électorale robuste. « Son association avec En Avant Moris pourrait potentiellement étendre son électorat, mais choisir entre différentes alliances électorales reste un défi », soutient-il. 

Il souligne que les « likes » sur les réseaux sociaux ne se traduisent pas nécessairement en voix lors des élections. « Une présence active sur les plateformes numériques peut certainement aider à communiquer avec les électeurs, mais cela ne garantit pas automatiquement un succès électoral », prévient l’observateur politique. 

Jack Bizlall, négociateur syndical et ancien député, exprime des doutes quant au succès politique de Roshi Bhadain. Pour lui, le leader du Reform Party serait davantage un partisan de l’étatisme, une philosophie politique qui, selon lui, ne résistera pas longtemps dans le paysage politique actuel. « L’étatisme, qui promeut un rôle central de l’État dans l’économie et les affaires publiques, est grandement soutenu par Roshi Bhadain et d’autres technocrates. Pour moi, ceux qui sont adeptes de ce courant ne font pas long feu dans le monde. Je souhaiterais d’ailleurs avoir un débat avec Roshi Bhadain sur l’étatisme », avance-t-il. 

Autre élément mis en avant par Jack Bizlall afin de mieux cerner le personnage : le clash que les deux hommes avaient eu durant une émission de Radio Plus. « Dans cette confrontation passée, Roshi Bhadain avait fortement défendu les membres de la famille Jugnauth, une position qui contraste avec ses dénonciations actuelles », fait-il valoir. Alors que le paysage politique continue de se redessiner, les observateurs restent attentifs à l’évolution de la stratégie politique de Roshi Bhadain et à la manière dont il surmontera les défis ainsi que les critiques qui se dressent sur son chemin.

 

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