Danny Philippe sur la pauvreté: « Il faut davantage d’encadrement »

L’argent ne suffit pas pour éradiquer la pauvreté, expliquent les ONG qui travaillent avec les familles concernées sur le terrain. Il est essentiel de les encadrer.

L’éradication de la pauvreté est une des principales préoccupations du Budget 2016/2017. Le ministre des Finances a annoncé une série de mesures pour réaliser cet objectif dans le cadre du Plan Marshall contre la pauvreté. Parmi celles qui prendront effet pendant l’année financière 2016/2017 figurent les aides sociales aux familles comprenant deux adultes et trois enfants et touchant entre Rs 2 750 et Rs 9 520 mensuellement. Par ailleurs, des incitations seront données aux enfants issus de familles démunies pour les encourager à poursuivre leurs études. Concernant le logement, des fonds seront alloués pour la construction de 800 maisons destinées aux familles dans l’extrême pauvreté. Pour Danny Philippe, coordinateur de LEAD, les mesures annoncées sont certes louables, mais des mesures incitatives ne suffisent pas.

« L’éradication de la pauvreté est un bien grand programme. On n’éradique pas la pauvreté uniquement en offrant de l’argent et des mesures incitatives. Il faut mettre en place un système pour encadrer les familles dans le besoin et les aider à voler de leurs propres ailes. C’est une bonne chose de leur donner des allocations, mais il faut également faire un suivi», affirme-t-il.

Concernant les mesures incitatives pour l’éducation, Danny Philippe précise qu’il ne faut pas oublier que de nombreuses familles n’ont pas les moyens de compléter la scolarité de leurs enfants. « Il est vrai que l’éducation est gratuite, mais elle entraine aussi des dépenses. Plusieurs familles n’ont pas les moyens de les encourir. Donner une récompense à ceux qui terminent leurs études est certes une bonne chose, mais cela ne changera pas grand-chose à la situation. Ceux qui n’ont pas de moyens abandonneront la course, peu importe le montant de la récompense », explique le coordinateur de LEAD.

Jean-Claude Hortense, président de l’Association contre la pauvreté (ACP) abonde dans le même sens. Il estime qu’il ne suffit pas de dresser une liste d’incitations. «Le Budget 2016/2017 comporte des points positifs. Cependant, l’encadrement des familles vivant dans l’extrême pauvreté fait défaut. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Tout est au stade verbal. Attendons la mise en place des mesures», affirme-t-il.