Daniel Raymond: «35 % des accidents liés à l’état du véhicule»

Daniel Raymond, conseiller du gouvernement en matière de sécurité routière, insiste qu’il y a la volonté politique pour réduire le nombre de morts sur nos routes. Plus de 50 morts sur nos routes depuis le début de l’année… Les chiffres de 2016 ne montrent pas une évolution significative de la situation. À une unité près, nous sommes au même niveau qu’en 2015 à la même époque. Toutefois, la National Road Safety Strategy entre dans sa phase de mise en application. La réussite ou l’échec d’une politique ne peut être jugée au moment de son lancement. Les résultats indiqueront si les mesures prises ont été bonnes. Ce qui est certain, c’est que la volonté politique existe et que la mobilisation de tous les services et des partenaires suit. Nous avons un objectif en commun : changer les comportements des usagers. Que préconise cette nouvelle stratégie ? Elle met l’accent sur la formation des conducteurs, l’éducation des élèves, un renforcement de la loi, l’amélioration de la qualité et la lisibilité des infrastructures. Elle prévoit aussi un laboratoire de recherches pour mieux comprendre les causes des accidents à Maurice. La communication reste un point majeur pour la sensibilisation des usagers et la mobilisation de tous les acteurs. Pourquoi les centres de fitness privés joueront-ils un rôle important ? Les études sur les accidents montrent que dans 35 % des cas, on trouve un facteur lié à l’état du véhicule. Le plus souvent, c’est un défaut d’entretien. Nous avons au moins trois raisons pour soutenir une réforme du contrôle technique automobile à Maurice. D’abord, nous avons un parc comportant encore une grande proportion de véhicules âgés, notamment des poids lourds, même si la tendance est au rajeunissement. Ensuite, les méthodes de contrôle mises en place par la National Transport Authority (NTA) étaient insuffisantes sur le plan technique pour contribuer à sécuriser les véhicules. Enfin, les automobilistes sont très faiblement sensibilisés à l’importance de la maintenance des véhicules pour leur sécurité. Comment cela va-t-il se passer ? Le contrôle technique, tel qu’il est conçu et tel qu’il sera opéré, donnera des informations exactes, garanties par des procédures et des moyens d’un niveau identique aux standards internationaux. Le diagnostic permettra de dire immédiatement si le véhicule est fiable ou non pour un déplacement en toute sécurité. Le propriétaire sera tenu par la loi de réparer dans un délai très court et de confirmer la certification du véhicule. Ce fitness test nouvelle formule corrigera tous les défauts techniques du parc dans sa globalité. Il concernera aussi les deux-roues, même s’il reste à définir les modalités de contrôle et de coût. Les conducteurs auront désormais une autre compréhension du risque et donc, une meilleure attitude quant à la conduite et à l’entretien de leur véhicule. La sécurité routière, dans tous les cas, en sort gagnante.