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Créé en 2008 - LAVIMS : Rs 800 millions à la poubelle

Kavi Ramano Pour Kavi Ramano, notaire et député, il faut éviter une bulle immobilière.

Le système LAVIMS, qui devait permettre une gestion plus efficace des terres à travers le pays, a englouti Rs 800 millions depuis 2008. Pourtant, il est déjà dépassé alors même qu’il n’a jamais pu être utilisé comme prévu au départ.

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Quand le projet de Land Administration, Valuation and Information Management System (LAVIMS) a été lancé en 2008, il devait apporter une véritable révolution dans l’administration des terres. Il s’agissait d’une base de données, à laquelle les notaires, entre autres, devaient avoir accès ; contenant les informations importantes sur toutes les parcelles de terrain du pays. Il devait faciliter la taxation des propriétés et permettre une utilisation plus précise de la technologie GPS. À 2017, l’État avait injecté Rs 823,1 millions dans le projet. Une somme monumentale pour rien : de l’aveu du ministère du Logement, le LAVIMS ne fonctionne pas comme il aurait dû le faire.

En novembre de l’année dernière, le ministère se met en quête d’une entreprise capable de lancer une nouvelle version plus efficace et utilisable du système. Dans un document officiel, il reconnaît que d’importantes failles dans le matériel informatique ainsi que le mauvais fonctionnement de certaines composantes ont causé des problèmes : des périodes de lenteur dans la performance, voire une indisponibilité totale du service.

Selon le même document, le fait que le système soit utilisé par de plus en plus de professionnels et de départements du gouvernement le ralentit davantage. Sauf que les plus gros utilisateurs, les notaires, n’y ont toujours pas accès. Il était question, à l’époque, que chacun ait un mot de passe pour y accéder. « À ce jour, les notaires n’ont pas accès au LAVIMS, explique le député et notaire, Kavi Ramano, seul le ministère y a accès. Quand aux Parcel Identification Numbers, ils ne servent qu’à assurer à l’acquéreur que son acquisition entre dans les cadastres. »

Résultat : il n’y a aucune transparence et, surtout, il est difficile d’utiliser le système pour éviter les fraudes. À l’origine, l’allocation des PIN dans le système devait empêcher à un potentiel escroc de vendre le même terrain à plusieurs reprises. « Normalement, nous exigeons un certificat du ministère, mais souvent le rapport de l’arpenteur mentionne un PIN qu’on n’a aucun moyen d’authentifier », explique Kavi Ramano. D’ailleurs, l’année dernière, il y avait de faux PIN en circulation, forçant le ministère du Logement à réagir : « Des personnes avaient vendu des terres de l’État qu’ils faisaient passer pour des terrains privés. »

Selon Kavi Ramano, il faudrait aller plus loin et publier un indice sur la valeur des terrains, avec des indications sur les éléments ayant contribué à une éventuelle inflation. « Cela nous éviterait le scénario d’une bulle immobilière », estime le notaire.

Malgré leur utilité limitée, les PIN ont rapporté Rs 79,1 millions dans les caisses de l’État, vu que le demandeur a des frais à payer pour leur émission. Le contrat principal pour la création du LAVIMS a coûté Rs 618,4 millions. La coordination et l’assurance de qualité ont coûté Rs 9,9 millions et les licences d’exploitation Rs 10,8 millions. Rs 17,3 millions ont été injectées dans l’amélioration des cadastres, Rs 159,5 millions dans la maintenance du système et Rs 7,2 millions dans la location d’un routeur.

Nous avons tenté en vain d’obtenir un commentaire du ministère du Logement et des Terres sur l’échec du LAVIMS.

 

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