Après l’ivresse prolongée, la gueule de bois... C’est ce qui guette le Mauricien avec la forte remontée des prix du pétrole sur le marché mondial depuis la mi-février. Le Petroleum Pricing Committee statuera sur la question début juin.
Février. Le prix du baril de pétrole sur le marché mondial chute à son niveau le plus bas en 12 ans. À la pompe, le prix de l’essence passe à Rs 38,85 le litre, soit une baisse de sept roupies en trois mois. Le diesel atteint Rs 29,50. Une des raisons ayant permis cette réduction du prix au détail découle de la décision du Petroleum Pricing Committee (PPC) de ramener les réserves du Price Stabilization Account à Rs 1,5 milliard au lieu de Rs 2 milliards.
Afin de maintenir le prix au détail, la State Trading Corporation – instance étatique important les produits pétroliers – puise de ce fonds, depuis novembre 2015, pour compenser toute fluctuation à la hausse dans le monde. Donc, si le cours mondial poursuit son ascension, le niveau des fonds dans le Price Stabilization Account baisse.
Or, la hausse a été conséquente. La semaine écoulée, le prix du baril a grimpé à 50 dollars, une hausse de 80 % depuis son bas niveau en février, rapporte l’agence Bloomberg dans un article en date du lundi 30 mai. Il existe des chances que le prix du baril passe à 60 dollars, selon le ministre de l’Économie des Émirats arabes unis, Sultan Bin Saeed Al Mansoori. Et Mario Maratheftis, économiste en chef de Standard Chantered Plc, estime que le prix dépassera les 60 dollars le baril à la fin de l’année.
Rs 28 milliards
Maurice, avec une population de 1,3 million habitants, est un importateur net de produits pétroliers avec une facture de Rs 28 milliards pour la période de janvier 2015 à février 2016. Face à cette augmentation mondiale, le pays ne peut que réduire sa dépendance dans la durée. Entre-temps, les regards seront braqués sur la prochaine réunion du PPC, annoncée début juin. « La tendance mondiale est à la hausse. La State Trading Corporation et le gouvernement en sont conscients. Ils suivent la situation de très près. La décision finale reviendra au PPC », commente un analyste en matière de commodités. « Les calculs du PPC tiennent compte du prix de référence Platts, qui inclut les frais associés au raffinage des produits pétroliers. » Reste à voir si le PPC se décidera en faveur d’une hausse, pour refléter la situation réelle dans le monde. En cas de maintien, il est fort probable que le gouvernement intervienne sous forme d’une subvention, d’autant que la situation économique est toujours fragile, selon les analystes et observateurs économiques. « Il est trop tôt pour parler d’une hausse ou pas, affirme l’économiste Éric Ng. Il faudra tenir compte des fluctuations haussières dans la durée. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !