À partir du 22 février 2021, un droit de douane de 10 % sera imposé sur les importations d’huiles comestibles en provenance des pays du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Cette mesure fera-t-elle grimper les prix ? Quels seront les nouveaux prix après la mise en vigueur de cette mesure ? Le point.
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Chaque année, Maurice importe 10 000 tonnes d’huiles comestibles. « Il faut compter une dizaine d’opérateurs qui importent de l’huile comestible de l’Égypte, qui fait partie du COMESA », indique Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International. Selon lui, l’intention du gouvernement d’imposer un droit de douane de 10 % sur les importations d’huiles comestibles en provenance du COMESA remonte à 2018. Les importateurs sont montés au créneau. « Nous avons fait part de notre mécontentement auprès du COMESA. Comment se fait-il que le gouvernement ait déjà annoncé cette mesure alors que le dossier est toujours en consultation. Et cela, sans contacter les importateurs », se demande-t-il.
Pritam Dabydoyal estime que les retombées de cette mesure seront au détriment des consommateurs. « Si un consommateur achète actuellement un litre d’huile de soja à Rs 39 en moyenne, après l’imposition du droit de douane, le prix peut grimper jusqu’à Rs 60, voire même jusqu’à Rs 70, en prenant en considération le coût de fret et le taux de change », prévient-il.
Jalill Ahmud, directeur de Golden Grain Entreprises Ltd, abonde dans le même sens. « En ce moment, le litre d’huile de tournesol se vend à Rs 55, mais avec le nouveau droit de douane, le prix peut facilement atteindre les Rs 69, soit Rs 19 plus cher », indique-t-il. Ce dernier dit être dans le flou. « On a déjà passé des commandes pour les mois à venir et on ne sait pas comment faire pour absorber ce coût additionnel. Au final, c’est le consommateur qui va subir cette augmentation », souligne-t-il. Un autre importateur principal qui souhaite garder l’anonymat rejoint cet avis. « Je suis choqué. Comment l’État peut-il protéger une entreprise qui a un monopole sur la production d’huile et qui n’est pas en difficulté financière ? » s’interroge-t-il. Or, ajoute-t-il, les importateurs font déjà face à de multiples défis, notamment la hausse sur le coût du fret et l’appréciation du dollar. « Avec cette mesure, nous allons devoir baisser le volume d’importation. Par conséquent, les Mauriciens auront un choix limité, mais à des prix plus élevés. Il faut s’attendre à voir un litre d’huile comestible se vendre à Rs 70 dans les semaines à venir », avance notre interlocuteur.
Les importateurs demandent au gouvernement de revoir cette décision. Selon eux, plusieurs commandes ont déjà été finalisées avant l’annonce de cette mesure. « Nous sommes déjà dans une crise économique où nous essayons d’absorber les coûts. Avec le droit de douane de 10 % sur les huiles importées, on risque de perdre des contrats », soutiennent-ils.
Ces chiffres à retenir
- 100 tonnes. C’est la consommation d’huile à Maurice par jour.
- 40 000 tonnes. C’est le volume de la production locale par an.
- 10 000 tonnes d’huiles comestibles sont importées par an.
- 15. C’est le nombre de marques importées.
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