Commission Lam Shang Leen : Sada Curpen acculé

Sada Curpen a été auditionné par la commission d’enquête sur la drogue le mercredi 7 mars. Les fortes sommes d’argent créditées sur son compte bancaire à plusieurs reprises, le financement de la campagne du candidat battu Raouf Gulbul, la provenance de ses revenus et ses mises aux courses hippiques ont été passés au crible.

«Ou bann oubli selectif » ; « boukou rezon fer nou krwar ki ou gagn kas ilegalman » ; ou encore « fer atansion parjure, swa donn ou enn warning, kapav pourswiv e condane pou sa »… Ce sont les répliques qu’a lancées à Sada Curpen Paul Lam Shang Leen, qui préside la commission d’enquête sur la drogue. Tantôt irrité par le comportement de l’ancien détenu, tantôt agacé par ses réponses évasives, les membres de la commission l’ont pressé de questions.

Pis, Paul Lam Shang Leen a même annoncé le rapatriement de Jivanenden Paupiah, aussi connu sous le nom de Sivom Paupiah, de France. Ce dernier, apparenté à Sada Curpen, a écrit sur sa page Facebook qu’il voulait dévoiler le trafic de drogue. Toutefois, le Mauricien dit craindre pour sa sécurité.

Mercredi, la commission a également voulu savoir si Sada Curpen a financé la campagne électorale de Raouf Gulbul en 2014. L’ancien détenu a été confronté à certains messages échangés entre lui et Me Tisha Shamloll après les élections générales. Dans ces messages, l’avocate l’avait informé de la défaite de Raouf Gulbul avec une question : « Eski tone aide li ? » Sada Curpen a répondu : « Oui mone faire, mais mo tend dire li pane dépense cash la. »

Lorsque Paul Lam Shang Leen lui a demandé s’il avait financé la campagne de Raouf Gulbul, Sada Curpen a répondu par la négative. Il a expliqué qu’à plusieurs reprises, il aurait été sollicité par Me Tisha Shamloll pour aider Raouf Gulbul mais qu’il aurait catégoriquement refusé de le faire.

Acculé, Sada Curpen a été dans l’incapacité de fournir des explications sur les grosses sommes d’argent créditées sur son compte bancaire à plusieurs reprises. Il a également été sommé de s’expliquer sur la provenance de l’argent qu’il a dépensé, plusieurs fois, dans des casinos – des sommes allant jusqu’à Rs 1 million. L’ex-détenu a indiqué que ses sources de revenus sont la location d’un appartement à Grand-Gaube et des aides financières de ses proches en France, notamment sa mère.

L’un des assesseurs de la commission, Sam Lauthan, a comparé les dépenses de Sada Curpen à celles d’un trafiquant. La commission a accordé deux semaines à l’ex-détenu pour qu’il apporte des preuves sur ses sources de revenus.