Chaque année, environ 10 000 jeunes intègrent le marché du travail. Quels sont les critères sur lesquels les employeurs se basent-ils pour fixer leur salaire ? Le point.
On retrouve deux types de profils de jeunes qui intègrent pour la première fois le monde du travail, indique Thierry Goder, directeur d’Alentaris. Il y a ceux qui quittent le collège ou ont suivi des cours techniques. « Ceux-là touchent un salaire entre Rs 6 500 et Rs 8 500.
Quant à ceux qui quittent l’université, ils peuvent obtenir un salaire variant entre Rs 10 000 et Rs 15 000, dépendant des secteurs où ils iront travailler », explique notre interlocuteur.
Ainsi, ajoute Aurélie Marie, Communication and Recruitment Specialist à Myjob.mu, le salaire de départ d’un jeune est de Rs 8 000 et Rs 10 000 dans le commerce ou la comptabilité. « Pour les postes administratifs, il faut compter Rs 15 000. Pour les postes techniques dans le secteur des Tic (web developer, informaticien...) ou encore des postes très spécifiques (social media, postes dans la communication ou encore dans l’ingéniérie mécanique), le salaire s’élève entre Rs 15 000 et Rs 18 000. S’agissant des postes dans le secteur BPO, le salaire de base est de Rs 8 500 à Rs 9 000 », indique Aurélie Marie.
[panel contents="La pratique serait courante, selon Reeaz Chuttoo. « Certains employeurs recrutent des jeunes sur un salaire de base de Rs 5 000 à Rs 6 000. Avec les heures supplémentaires, ces derniers gagnent Rs 8 000 à Rs 9 000 », explique le syndicaliste. Dans les BPO, les salaires grimpent de Rs 8 500/Rs 9 000 à Rs 12 000/ Rs 15 000 grâce à des primes et des commissions que perçoivent ces jeunes », indique Aurélie Marie." label="Les salaires gonflés par les heures supplémentaires" style="info" custom_class=""]
Autres indications : le salaire pour un jeune débutant, avance le syndicaliste Reeaz Chuttoo, ne dépasse pas Rs 8 000 dans les magasins et se situe entre Rs 6 000 et Rs 7 000 dans le secteur manufacturier. Des accounts clerks, des production clerks ou encore des jeunes qui assument des postes administratifs, avance, pour sa part Pradeep Dursun, ‘Acting Director’ à la Mauritius Employers Federation, touchent entre Rs 8 000 et Rs 14 000.
Jeune architecte: Rs 25 000
D’autres jeunes peuvent obtenir au-délà de ces montants. Un jeune architecte ou Quantity Surveyor, fait ressortir Aurélie Marie, peut toucher Rs 25 000 comme premier salaire. « Un candidat qui n’a pas d’expérience professionnelle, mais qui a suivi des stages à l’étranger, soit l’Australie, l’Afrique et l’Europe, peut obtenir au-déla de Rs 15 000 à Rs 20 000. À titre d’exemple, ceux qui ont suivi des stages dans des grands cabinets ou ont participé à des missions avec des mentors connus peuvent obtenir entre Rs 40 000 et Rs 50 000 », explique Thierry Goder. « C’est vrai que nous avons des jeunes qui peuvent percevoir entre Rs 40 000 et Rs 50 000. C’est le cas pour ceux qui débutent dans la finance, comme actuaire ou comme avocat d’affaires. Leur mode de rémuneration est différent, étant strictement lié à la performance, le nombre de clients qu’ils ont et des dossiers qu’ils ont traités. Ce sont des tâches à valeur ajoutée », renchérit Pradeep Dursun. « Il y a sept ou huit ans, un jeune sans expérience ou qui avait une simple formation touchait entre Rs 4 000 et Rs 10 000. Certains jeunes dans l’hôtellerie perçevaient entre Rs 1 500 et Rs 3 000 », explique Pradeep Dursun. Thierry Goder dévoile d’autres montants. « À l’époque, un jeune sans diplôme percevait Rs 5 000 à Rs 7 000 et celui qui a fait des études universitaires gagnait entre Rs 8 500 et Rs 12 000 », fait-il ressortir. Pour Pradeep Dursun, les salaires de départ pour un jeune ont évolué depuis. « Le bargaining power et le market rate des jeunes sont bien plus élevés comparativement à plusieurs années plus tôt. Cette hausse des salaires est dû au fait que de plus en plus de jeunes intègrent le marché de l’emploi avec des compétences et des qualifications », explique notre interlocuteur.Les critères de paiement
Aurélie Marie est catégorique. Avoir un diplôme ne suffit pas pour avoir un salaire élevé ou un poste important. « Les jeunes s’attendent à toucher des salaires élevés dès le départ. Or, sur le marché de l’emploi, la réalité est tout autre. En règle générale, quand un jeune est embauché, tout se joue sur sa personnalité ou encore sur la motivation et la détermination dont il fait preuve. Ce sont les seuls moyens pour lui de se démarquer des autres candidats qui ont le même parcours académique que lui », fait-elle ressortir. Pradeep Dursun abonde dans le même sens. « Ce n’est pas le nombre d’années passés à l’universite qui compte, mais les compétences dont l’entreprise a besoin et que le candidat possède », avance-t-il. Les salaires, poursuit-il, sont payés en fonction de la politique salariale de l’entreprise, de la hiérarchie au sein de l’entreprise et de l’offre et la demande. « Un jeune qui n’a pas d’expérience ou de compétence touchera le salaire le plus bas dans l’entreprise. De même, quand il y a beaucoup de jeunes disponibles pour un métier, les salaires ne seront pas élevés. Par contre, un jeune qualifié pour un poste où il y a un manque de main-d’oeuvre peut toucher un salaire compétitif », indique Pradeep Dursun. Thierry Goder y va également de son commentaire. « Il y a des employeurs qui paient les jeunes en fonction du marché, mais ils auraient dû les payer bien plus. À titre d’exemple, si la construction avait connu le boom qu’elle avait connu il y a quelques années, les jeunes ingénieurs, qui sont des denrées rares sur le marché, auraient pu être payés bien plus qu’ils ne touchent actuellement », fait-il ressortir.Insatisfaction des jeunes
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2693","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-3546","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"266","alt":"Stress au travail"}}]]Personne n’est satisfait du salaire qu’il touche, soutient Thierry Goder. Et les jeunes encore plus. « Plusieurs d’entre eux sont désillusionnés et doivent revoir leurs prétentions salariales à la baisse s’ils veulent décrocher un emploi. Toutefois, au bout d’une ou deux années, certains bougent vers d’autres entreprises afin de toucher un salaire plus intéressant », explique Aurélie Marie. Pour Pradeep Dursun, les jeunes sont « très exigeants » quand il est question de salaire. « Ils ont des attentes erronnées au niveau salarial. Ils n’ont pas été forcément préparer sur les rudiments de la politique salariale d’une entreprise. De par leur niveau de vie – ils ont des cellulaires dernier cri et des habits griffés –, ils estiment qu’ils méritent un salaire élevé tout de suite. Même un salaire normal ne suffirait pas à entretenir leurs dépenses », souligne-t-il. Et Reeaz Chuttoo de conclure : « Un salaire de Rs 8 000 voire Rs 15 000 n’est pas suffisant pour subvenir aux besoins d’un jeune ou encore pour qu’il remboursent l’emprunt contracté pour le financement de ses études. Il est plus que nécessaire d’introduire un salaire minimal qui définira combien on devra payer un employé dépendant de ses qualifications. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !